Les espaces verts, « poumons » des villes
Les citadins déplorent ne pas avoir suffisamment d’espaces verts au voisinage de leur habitation. Ce besoin de verdure, de nature, semble essentiel. Les parcs sont lieux de détente, de joie, de beauté, de promenades, de rencontres, de recueillement. Trois Français sur quatre fréquentent les espaces verts de leur commune. La présence d’un jardin demeure d’ailleurs l’un des premiers ressorts pour améliorer la qualité de vie en ville. Selon un sondage effectué en 2010(1), plus de 90 % des français affirment que le contact avec les plantes, les végétaux et les jardins est fondamental dans la qualité de leur vie quotidienne. 20 % des Français regrettent ne pas avoir plus de liens avec la nature et les jardins. S'ils étaient élus locaux, 42 % d'entre eux auraient comme priorité d'aménager des parcs et jardins et d'améliorer les espaces verts. 31 % proposeraient même des projets de rénovation urbaine entièrement guidés par le végétal.
(1) : Enquête UNEP/Ipsos 2010, Le jardin, un bien social à partager - Les Français font le choix du vert
Le végétal, source de santé
ans une société comme la nôtre, éloignée de la nature, le besoin est fort de renouer avec le végétal. Sa présence rafraîchit, détend, renforce. L’espace vert est bénéfique au sein d’un environnement fortement artificialisé, où tout semble renvoyer à l’homme. Il contribue à la fois à notre santé psychique et physique. Là où la verdure s’est retirée, la souffrance semble avoir gagné du terrain. Des études ont par exemple montré l’impact positif des espaces verts sur les malades atteints d’Alzheimer. L’hortithérapie, soin axé essentiellement sur le contact avec le végétal, se développe également.
Une nécessité écologique
Si les espaces verts occupent une place de plus en plus importante dans les plans d’urbanisme de nos villes, ce n’est pas seulement pour répondre à la demande croissante des citadins « en manque de vert ». Les espaces verts sont plus qu’un plaisir pour les yeux. Ils s’intègrent harmonieusement au paysage, jouent un rôle dans la gestion des eaux, tempèrent le bruit et la chaleur, contribuent à la qualité de l’air, piègent le gaz carbonique, participent ainsi au bien-être général des habitants.
Certains urbanistes et paysagistes préconisent d’aménager des espaces verts et de planter des arbres pour apporter de l’ombre sur les bâtiments, les routes, les toitures. Les municipalités, dont les préoccupations environnementales et de biodiversité s’accroissent, mettent désormais en œuvre une gestion écologique, dite « gestion différenciée des espaces verts ».
Les gazons, éléments phares des espaces verts
Si la notion d’ « espace vert » évoque pour nous immédiatement les arbres, les fleurs, les allées bordées de massifs et de bancs publics, les gazons sont essentiels en termes d’équilibre, d’esthétique, de biodiversité. Depuis plusieurs dizaines d’années, les
sélectionneurs ont amélioré les
espèces et les
variétés qui peuplent nos gazons, et les ont adapté à des usages spécifiques : ornement, agrément, sport et loisirs. Le gazon peut être un pauvre en termes de biodiversité s’il est mono-spécifique (constitué par une seule espèce). Une « gestion différenciée » permet au contraire une transition vers une « prairie » contenant plusieurs espèces (graminées et légumineuses), éventuellement fleurie, plus rustique, plus
résistance au piétinement, et favorable à la biodiversité.
Quelques exemples illustrent bien le rôle, parfois invisible, des gazons. En été, la température de l’air est bien plus fraîche au-dessus d’une pelouse qu’au dessus d’une surface bétonnée. L’engazonnement divise par cinq la propagation des nuisances sonores comparé à une surface en béton ; le gazon sur les voies d’un tram participe au silence de ce moyen de transport. Enfin, 230 mètres carrés de pelouse fournissent l’équivalent des besoins annuels en oxygène d’une famille de quatre personnes !