L’or noir… une ressource précieuse qui nous a permis de rouler toujours plus loin et toujours plus vite. Mais une ressource finie, dont les réserves commencent sérieusement à baisser. D’où l’importance de développer des biocarburants. Car ils permettent, d’une part, de réduire de façon importante les émissions de CO2 d'origine fossile et, d’autre part, de sortir le transport de la dépendance énergétique du tout pétrole, explique l’ADEME : « Les carburants issus de la biomasse constituent dès à présent la réponse la plus concrète à ces enjeux. » Et des objectifs concrets ont été fixés : en 2020, la France devra avoir incorporé 10 % de biocarburants dans l’énergie dévolue aux transports.
Biocarburants de première génération
Le biodiesel, également appelé « biogazole » ou « diester », est fabriqué à partir de plantes produisant de l’huile (colza, tournesol, Jatropha, caméline, etc.). L’utilisation du biodiesel de tournesol permettrait de diminuer de 73 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à la consommation d’un gazole conventionnel. Une réduction moindre pour le biodiesel issu du colza, de 60 %.
« Le colza représente en France la culture énergétique la plus importante en surface utilisée, indique l’Inrae. Le biodiesel est le biocarburant privilégié en France. En 2006, la surface de colza énergétique était de 0,68 millions d’ha, contre 0,71 millions pour les usages alimentaires et les autres usages industriels. Pour augmenter la production de biodiesel, il est nécessaire d’améliorer le rendement énergétique du colza. Pour cela, l’une des voies consiste à obtenir des variétés à haut rendement dédiées à cet usage. Les recherches coordonnées des scientifiques de l’Inrae et des sélectionneurs se concentrent depuis quelques années sur la production d’hybrides de colza. »
Une évolution saluée par l’Académie des technologies dès 2006 : « On doit aux organisations interprofessionnelles une remarquable évolution de la qualité des semences mises à la disposition des agriculteurs et des grains livrés aux industries de transformation ; l’interprofession des oléo-protéagineux a été spécialement active et performante pour assurer le développement de filières industrielles (biocarburant) [...]. »
De son côté, le bioéthanol (ou ETBE pour Ethyl Tertio Butyl Ether) est un alcool issu du sucre contenu dans la betterave à sucre, la canne à sucre ou les céréales (blé, maïs, etc.). Après avoir subi une opération de déshydratation, il peut être incorporé directement à l’essence SP95 jusqu’à 10 %.
La deuxième génération toque à la porte…
Néanmoins, cette première génération est encore en évolution. Reste en effet à améliorer les procédés de production pour atteindre des gains significatifs en termes d'efficacité énergétique. En attendant, nombreux sont ceux qui se penchent sur d’autres ressources agricoles pour produire ces biocarburants. Car il devient possible de valoriser des parties des plantes qui le sont insuffisamment aujourd’hui (paille, copeaux de bois, déchets agricoles), mais aussi des plantes peu utilisées et qui n’entrent pas en concurrence avec les cultures alimentaires.