La marque « Végétal local » garantit l'origine locale et la traçabilité des végétaux. Elle encadre les règles de récolte des graines sauvages, de production de semences et d’utilisation. La France est découpée en 11 zones biogéographiques, homogènes d'un point de vue bioclimatique. « À l’intérieur de chaque zone, les espèces sont naturellement présentes, elles n’ont pas subi de sélection et peuvent être ressemées sans perturber les écosystèmes naturels. » 91 producteurs sont agréés pour collecter du matériel végétal en milieu naturel et reproduire les 863 espèces répertoriées. Si la récolte est surtout manuelle, il existe une machine brosseuse de pelouses et prairies qui ramasse un mélange de graines. Celles-ci peuvent être ressemées telles quelles pour recréer les mêmes habitats ou être triées pour constituer de nouveaux mélanges. En provenance des collectivités territoriales, des gestionnaires de stations de ski, du milieu agricole, des entreprises privées ou de service public, la demande en semences sauvages et locales est très forte. « En 2018, nous avions estimé les besoins à 164 tonnes par an pour la zone Alpes, dont 80% pour les stations de ski. Cela correspond à 80 tonnes en végétal local puisque ces espèces bien adaptées au milieu n’ont pas besoin d’être semées deux fois. Avec 6 tonnes produites par le semencier Phytosem en 2022, on est loin de répondre au marché », conclut Stéphanie Huc sur la zone Alpes. Un constat encourageant pour la filière, les producteurs et la biodiversité.
Sabine Huet
(1) Exemple de plantes messicoles : coquelicot, bleuet, marguerite, matricaire camomille, fumeterres, nielle des blés, pied-d’alouette…