Végétal local : les espèces sauvages s'invitent dans nos paysages

Qu’elles soient semées ou poussent spontanément, les plantes d’espèces sauvages réapparaissent à la ville comme à la campagne, favorisées par les politiques environnementales.

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Les plantes d’espèces sauvages colonisent de nouveau les champs et les prairies, égaient les bords des autoroutes, prennent d’assaut les pieds de pylônes, tapissent les lisières des forêts et étonnent le promeneur au détour d’une route, sur un rond-point ou à l’entrée d’un village.

Il faut dire que toutes les conditions sont réunies pour accueillir flore et faune. Une agriculture plus respectueuse de l’environnement s’est mise en place, tandis que la récente législation « zéro phyto » dans l’espace public est propice aux parterres du type prairies fleuries. La valorisation du « local » profite 
aussi aux plantes indigènes, allant de concert avec la promotion de la biodiversité.

Le retour des plantes locales

Seulement voilà, bien souvent, il ne s’agit pas de plantes « spontanées » ou d’horticoles « ensauvagées ». Certes, les plantes annuelles, dites « messicoles », que l’on retrouve naturellement dans les moissons, et autres « mauvaises herbes » réapparaissent dans les champs en cultures biologiques. Mais les agriculteurs « traditionnels » sèment aussi les jachères, les bandes fleuries ainsi que différents couverts végétaux à usages spécialisés.

Dans des milieux aussi différents que le bocage breton ou les plaines céréalières de Beauce, on peut planter des mélanges de graines d’espèces adaptées aux pratiques agro-écologiques locales. Ils offrent une alternative aux produits phytosanitaires pour protéger les vergers ou les cultures légumières et céréalières. Les pollinisateurs et les insectes auxiliaires sont ainsi préservés, pour plus de biodiversité ! 

De même, les bordures de champs comme les pieds de pylônes végétalisés abritent désormais une faune riche et variée de petits mammifères et d’oiseaux. Pour attirer les insectes qui les nourrissent, les mélanges de fleurs sauvages contiennent des espèces variées comme l’achillée millefeuille, la pimprenelle, l’anthyllis vulnéraire, la vipérine vulgaire, la centaurée jacée... Elles représentent un autre atout agronomique important, puisqu’elles deviennent des zones tampon qui limitent la pénétration des mauvaises herbes dans les cultures.
 

Une marque garantit le végétal local

Que ce soit les semences destinées aux jachères mellifères ou aux bandes fleuries, ces couverts végétaux sont adaptés à chaque culture. Ils offrent donc une protection intégrée grâce à la biodiversité locale. D’ailleurs, il s’agit autant que possible de semer des espèces natives de la région, à partir de lots garantis d’origine locale. C’est pourquoi, afin de sauvegarder ce patrimoine, onze régions d’origine ont été définies en France. Avec elles, est née la marque « Végétal local », le signe de reconnaissance de végétaux sauvages indigènes, porteurs de diversité génétique et issus de prélèvements durables dans le milieu naturel. Il garantit la traçabilité des semences et plants produits par les semenciers, pépiniéristes et horticulteurs.

Particulièrement bien adaptées aux projets à but écologique, ces plantes se retrouvent dans la restauration des haies ou des zones humides dans le cadre des trames vertes et bleues (1) ou encore d’aménagements routiers et ferroviaires mis en œuvre par les collectivités. En outre, les programmes de fleurissement ou de renaturation d’espaces urbains de ces dernières amplifient cette reconquête des paysages par les espèces sauvages. 

Isabelle Cordier

(1) La Trame verte et bleue (TVB) est un outil d’aménagement du territoire en faveur de la biodiversité qui vise à préserver des zones écologiques afin que les populations d'espèces animales et végétales puissent se déplacer et accomplir leur cycle de vie (alimentation, reproduction, repos...) dans des conditions favorables.

Créée en 2012 par la Fédération des Conservatoires Botaniques Nationaux (FCBN), l’Afac-Agroforesteries et Plante & Cité, la marque « Végétal local » encadre la récolte de graines et la production de plants dans les 11 régions écologiques définies sur la France métropolitaine. 
Cette marque, qui garantit l’origine locale des semences et plants, impose une récolte en milieu naturel. La traçabilité est également contrôlée en pépinière.
Depuis janvier 2018, la marque « Végétal local » est propriété de l’Agence française pour la biodiversité. Près de 50 producteurs ont déjà rejoint la démarche et proposent aujourd’hui une gamme « Végétal local ».
 

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