La pomme de terre est dans le sac... biodégradable

Jardin d'insertion de Lisieux
Qui n'a pas trouvé un sac plastique dans les champs, dans les fossés, dans les arbustes, ou dans les rochers et les dunes au bord de la mer ? A moins de tout ramasser, cette pollution est durable. Les chercheurs étudient donc la possibilité de faire des sacs ou autres produits sans utiliser les produits pétroliers. On voit bien les avantages, mais est-ce possible ?

L'amidon à la place du plastique

Les chercheurs recherchent les plantes qui pourraient être à la source de matières utilisables pour remplacer les plastiques. Ainsi, depuis 2003, l'Union européenne finance un programme avec le centre d'étude et de valorisation des algues de Pleubian (Côtes-d'Armor), des laboratoires grecs et belges, l'université de Pise en Italie. Il s'agit d'utiliser une résine extraite des algues. Un débouché pour les algues vertes! Mais les recherches les plus avancées portent sur les amidons de maïs ou de pomme de terre.

Vive la fécule

On parle de fécule pour désigner l'amidon présent dans les organes souterrains de certaines plantes (tubercules des pommes de terre, racines pour le manioc, ...). Actuellement, pour les pommes de terre, la technologie de transformation de la fécule est allemande, et une usine de fabrication est installée en Seine Maritime. A proximité de cette usine, il flotte dans l'air une appétissante odeur de pain grillé !

L'avenir nous appartient

Les produits biodégradables issus de l'amidon peuvent avoir de multiples usages: sacs-poubelle, sacs de caisse, sacs-congélation... En raison d'un coût plus élevé des sacs à base d'amidon, c'est bien sûr la demande qui déterminera l'avenir des sacs biodégradables. Les professionnels des emballages ménagers s'engageront dans des fabrications à grande échelle si la distribution et les consommateurs que nous sommes sont prêts à acheter !

De nouvelles variétés se préparent à être biodégradées

Pour la pomme de terre, des recherches ont lieu depuis une dizaine d'années pour faciliter l'utilisation de l'amidon. En effet, les pommes de terre contiennent en moyenne 20% d'amylose, un gélifiant génant pour la transformation. L'objectif est donc de créer des variétés présentant un amidon plus pur, ce qui facilitera le développement des produits biodégradables.
Les variétés de pomme de terre uitlisées pour des produits biodégradables doivent être très riches en fécule. Elles ont donc une forte teneur en sucres et ne sont pas vraiment diététiques. C'est ainsi que toutes les variétés de pomme de terre inscrites au catalogue des espèces et variétés sont classées en 3 types: variétés consommation, consommation à chair ferme, féculières. Il existe déjà près d'une trentaine de variétés féculières.
Les industriels concernés citent plusieurs avantages au niveau de la fabrication: - la matière issue de la fécule est plus dense de 15 à 20% et le volume de matière première nécessaire est donc réduit, - le procédé avec de l'amidon demande moins de chaleur et permet des économies d'énergie. D'autrepart, les sacs biodégradables offrent un nouveau débouché aux agriculteurs. Enfin, ces sacs se dégradent en 5 à 6 mois contre 400 ans pour les sacs en plastique. Seul inconvénient, le prix, au moins deux fois plus élevé. Mais les industriels estiment que le prix du plastique issu du pétrole continuera à monter et que celui à base d'amidon baissera grâce à l'augmentation de la production.
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