Au menu de la cuisine des chefs
Faciles à cultiver donc, les betteraves potagères le sont aussi à cuisiner. Vers 1650, Pierre de Lune, le cuisinier du duc de Rohan, les accommode déjà cuites au beurre doux. Cependant, alors qu’elle prospère jusqu’à la fin du 19ème siècle, sa réputation auprès des gastronomes pâtit du développement des betteraves sucrières impulsé par Napoléon. Le déclin s’amorce avec une gamme betteravière qui s’appauvrit. Vers le milieu du siècle dernier, s’ouvre l’époque de la betterave rouge globuleuse ‘Détroit améliorée’, devenue une variété de référence, la plus facile à récolter en culture industrielle. Celle des souvenirs de cantines scolaires et de restaurants d’entreprises.
Heureusement, aujourd’hui, elle nous offre de nouveaux horizons !
Il y en a pour tous les goûts. De toutes les couleurs et de toutes les saveurs, les betteraves potagères sont désormais célèbres, réhabilitées depuis une dizaine d’années par les chefs étoilés. Avec leurs potagers, à l’instar de celui de Michel Bras, ou grâce aux maraîchers avec lesquels ils entretiennent souvent une belle complicité, ces cuisiniers prestigieux réinventent les légumes.
Créativité des professionnels
La liste est encore longue. On mesure alors le rôle primordial des sélectionneurs, des agriculteurs et des maraîchers ! Ils améliorent les variétés, les cultivent et offrent ainsi un grand choix aux jardiniers et aux restaurateurs. Il en résulte une myriade de nouveaux produits à base de betteraves. Très créative, l’industrie agro alimentaire qui l’utilise depuis longtemps comme colorant, la propose maintenant en gaufrettes apéritif, en thés aromatisés betterave et fraise ou encore en mélange de farines pour biscuits roses. Et toujours très tendance, le jus de betterave à boire ou à joues, pour un maquillage 100% nature !
Isabelle Cordier