Le datura agit sur le système nerveux
Le Datura stramonium appartient à la famille des solanacées, comme la pomme de terre ou la tomate. À la différence près que le datura est une mauvaise herbe, présente partout en France, surtout au printemps et notamment dans les parcelles de maïs, de sorgho ou de sarrasin. Pourquoi y prêter attention ? Car cette plante contient des alcaloïdes tropaniques. Ce sont des substances toxiques, qui agissent sur le système nerveux des êtres humains. Des limites réglementaires existent même tant la toxicité du datura est avérée. Sa présence ne doit pas dépasser 1µg/kg dans le millet, le sorgho ou le sarrasin destinés à l’alimentation des nourrissons et des enfants en bas âge. Pour l’alimentation animale, la limite en graines est de 1 g/kg dans toutes les matières premières. Un pied de datura présent dans 25 m2 de maïs peut suffire à provoquer une intoxication mortelle chez les bovins qui le consommeraient. L’enjeu est donc de repérer les pieds, de les arracher manuellement, -en portant des gants pour limiter l’odeur désagréables des feuilles lorsqu’elles sont froissées-, de les sortir de la parcelle et surtout, de ne pas les laisser monter à graines. Des solutions chimiques existent mais la levée échelonnée des plantes, d’avril à septembre, complique leur destruction.
Allergique aux pollens ? Fuyez l’ambroisie
De son côté, l’ambroisie à feuilles d’armoise, ou Ambrosia artemisiifolia, possède un fort potentiel allergisant. Son pollen, produit en grande quantité, se disperse facilement par le vent. Cette plante, également considérée comme une mauvaise herbe, exerce une forte concurrence vis-à-vis des cultures en place et complique leur récolte. Classée comme « plante invasive », elle est même devenue, en quelques années, un véritable enjeu de santé publique tant les allergies à cette plante se multiplient. Présente dans les champs, elle l’est aussi, et surtout, dans des milieux peu concurrentiels :
sols nus, chaumes, déblais, bords de route, gravières, lits des rivières à sec en été, friches industrielles...
Les semenciers veillent au grain
La lutte préventive, avant que les plantes ne fleurissent et produisent des graines, est donc primordiale. S’il est trop tard, des solutions mécaniques et chimiques existent pour en venir à bout. La stratégie consiste aussi à commencer les récoltes par les parcelles les moins infestées pour ne pas disséminer les graines d’un champ à l’autre. Et si cela ne suffit pas, pas d’inquiétude, les semenciers veillent au grain, aux graines en l’occurrence ! Dans les stations de semences, tout est mis en place pour identifier et éliminer les graines indésirables. Chaque espèce possède une forme (ronde, longue...), et une texture (lisse, rugueuse, poilue, barbue...) différentes. La longueur, la largeur, l’épaisseur et la couleur sont également prises en compte par les opérateurs pour régler les outils de nettoyage et de triage.
La succession des différents appareils de triage permet ainsi d’éliminer les déchets, les impuretés et les graines d’adventices. La certification d’un lot garantit au futur utilisateur sa qualité sanitaire, sa pureté variétale mais aussi sa capacité à germer : une assurance qualité en quelque sorte.
Carole Loiseau