Des pratiques qui convergent vers un sol « en bonne santé »
Le sol est le pilier central dans les pratiques d’agriculture régénératrice grâce à ses propriétés de rétention d’eau. Or, le labour peut parfois « lessiver » les sols et rendre l’irrigation inefficace. De plus, afin d’enrichir la vie organique des sols, l’usage d’intrants et de pesticides est aussi limité.
Les techniques culturales retenues sont donc le travail superficiel du sol, l’utilisation d’engrais et de pesticides respectueux de l’environnement, le maintien d’un couvert végétal, la lutte contre l’érosion en installant des bandes enherbées ou encore des brise-vents… qui favorisent la biodiversité. La diversité des espèces cultivées, la polyculture, l’agroforesterie, l’élevage associé sont donc encouragés.
Un mouvement qui implique aussi les éleveurs
D’ailleurs, un producteur de produits laitiers, à forte notoriété, a lancé une stratégie d’agriculture régénératrice destinée aux éleveurs avec pour objectif de protéger les sols et d’assurer le bien-être animal en accompagnant techniquement les agriculteurs. Ainsi, Miimosa, une plateforme de financement participatif, associé au « Fonds Danone pour l'Écosystème », présente différents projets (1), où chaque éleveur engagé s’attache à diminuer l’empreinte carbone de son élevage d’au moins 5 %.
Des acteurs industriels et financiers
Mais ce qui est aussi novateur, c’est l’intérêt que ce type d’agriculture a pu générer dans des secteurs à priori très éloignés : celui de la finance et de l’industrie. Plusieurs fonds d’investissement proposent à leurs clients des portefeuilles dédiés à l’agriculture régénératrice. Des logiciels de modélisation à destination du secteur agroalimentaire existent aussi, comme celui développé sur la ferme Hectar, co-fondée par Xavier Niel, sans oublier le financement participatif…
L’agriculture durable, au cœur d’enjeux politiques et économiques
Si l’agriculture régénératrice est un mouvement mené par des agriculteurs engagés pour la résilience de l’agriculture, d’autres acteurs dans les industries (agroalimentaire, textile, cosmétique…) se mobilisent. Ce qui peut faire la force de l’agriculture régénératrice ou lui donner un vernis « marketing ».
Mais le sol a de toute façon encore beaucoup à nous apprendre, car il a été curieusement « délaissé » d’un point de vue technique ces dernières décennies. L’agriculture régénératrice sera certainement source de connaissances et de pratiques qui pourront être adoptées par tous les agriculteurs, surtout si le bilan carbone s’avère positif !
Marie Rigouzzo
(1) https://agriculture.danone-lait.com/fr/projects
(2) Inrae : Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement