La sélection variétale : une activité ancestrale et continue
Depuis 10 000 ans, les hommes choisissent des plantes faciles à cultiver et à récolter, mais aussi des fruits et légumes beaux et sains. Progressivement, des espèces intéressantes ont été adaptées à nos climats. On oublie que le melon est originaire d’Afrique, le concombre et l’aubergine d’Inde ou encore la tomate et le haricot du continent américain. Sans oublier la pomme de terre, consommée depuis 8 000 ans en Amérique du Sud, mais autorisée seulement en France … en 1772 par l’Académie de Médecine ! Toutes ces variétés ont fait l’objet de sélection – n’oublions pas que les anciennes variétés furent un jour nouvelles - et elles continuent d’être améliorées sans cesse.
Allier anciennes et nouvelles variétés : un atout pour le potager
Les potagers bénéficient de cette longue histoire d’amélioration qui a enrichi la biodiversité des plantes cultivées. Les choux par exemple sont cultivés en Europe depuis des millénaires, notamment les choux cabus. Mais au fil du temps, de nouvelles variétés ont envahi les jardins : choux fleurs, choux raves, brocolis, choux de Bruxelles et depuis peu en France, le chou romanesco, connu depuis le Moyen Âge en Italie. Les choux se récoltent toute l’année et présentent de multiples formes et de couleurs. Chaque variété a été améliorée pour des caractères agronomiques (rendement, résistance aux maladies et à l’éclatement…) mais aussi de goût ou d’aptitude à la congélation !
Se laisser surprendre par les qualités des nouvelles variétés
Des endives plus douces, des concombres moins amers, des melons sucrés… Des légumes adaptés au climat, aux sols de nos régions, des fruits moins attaqués par les insectes nuisibles : toutes ces améliorations ont été possibles grâce à la recherche et au développement de nouvelles variétés. Aujourd’hui, chacun peut commencer et réussir son potager en choisissant des variétés de précocité différentes et en faisant confiance aux semences proposées dans les catalogues ou dans les graineteries.
Les variétés anciennes sont conservées et disponibles
Les variétés rustiques ou anciennes ne sont ni oubliées ni perdues. Un grand nombre d’entre elles sont encore dans le Catalogue officiel des variétés cultivés et sont donc commercialisables. Mais pour répondre à la demande de certains passionnés, il existe depuis 1997 en France une liste de variétés anciennes pour collectionneurs. En 2007, le législateur européen a édicté deux listes : une qui regroupe toutes les variétés dites de « conservation » (variétés menacées d’érosion génétique) et une autre qui regroupe les variétés anciennes, principalement destinées à l’autoconsommation. La maintenance des variétés anciennes dans des collections privées ou au sein d’Instituts de recherche est d’autant plus importante qu’elle peut constituer un patrimoine précieux pour créer de nouvelles variétés.