De multiples causes de mortalité
Aujourd'hui pourtant, la disparition des abeilles de la planète est une éventualité à prendre très au sérieux. La sonnette d’alarme a été tirée dès 1996. Depuis, la mortalité des colonies d’abeilles domestiques s’accélère. En Europe et en Amérique du Nord, les apiculteurs font état de 30 à 80% de pertes dans leur cheptel. Selon les experts, la mortalité des abeilles a des causes multiples et qui interagissent entre elles. C'est donc un panel de réponses qu'il faudra mobiliser pour préserver ces insectes pollinisateurs.
Des plantes pour nourrir les abeilles
Entre autres solutions pour enrayer leur disparition, les
jachères apicoles permettent de reconstituer une source nutritionnelle variée et étalée dans le temps. Le principe est simple : semer des
espèces dont la production est attrayante pour les pollinisateurs, en particulier pour les abeilles. Les plus intéressantes sont la phacélie et les légumineuses. Parmi celles-ci, le mélilot, le sainfoin, les multiples
variétés de trèfle (blanc, violet,
hybride), le lotier corniculé, la minette, la vesce ou la luzerne, qu'on retrouve souvent assemblées dans les mélanges mellifères proposés par les semenciers.
2 millions d'hectares mobilisables
En liaison avec le réseau Biodiversité pour les abeilles, plusieurs entreprises des
semences proposent également aux jardiniers des compositions florales éprouvées, permettant de diversifier le bol alimentaire des abeilles et des autres insectes butineurs. Il convient de reproduire à une plus petite échelle ce que font les agriculteurs en implantant des
jachères apicoles ou en semant des plantes mellifères telles que le colza ou le tournesol. « Il suffit que 0,5% de la zone de butinage des abeilles accueille des plantes diversifiées pour assurer les deux-tiers de leur alimentation quotidienne », confie Philippe Lecompte, président du réseau Biodiversité pour les abeilles. Jachères fleuries en milieu agricole mais aussi bords de route et de voies ferrées, jardins particuliers : la France dispose de 2 millions d'hectares mobilisables en faveur des abeilles, selon les calculs de l’association.
Les chasseurs font leur miel
Le Maine-et-Loire a été en 2011 le premier département à lancer l'action « des abeilles pour la faune et la flore » initiée par la Fondation pour la protection des habitats de la faune sauvage avec la Fédération départementale des chasseurs. Onze autres départements devraient suivre en 2011 cet exemple. En 2012 et en 2013, l'opération sera proposée à d'autres départements. L'objectif à terme est de couvrir le territoire national. « L'implantation des ruches a un double effet : elle permet de faire découvrir au plus grand nombre, adultes et enfants, des sites remarquablement gérés par les chasseurs, mais aussi de les sensibiliser au rôle essentiel des abeilles dans notre écosystème », souligne-t-on à la Fondation pour la protection des habitats de la faune sauvage.