D’une variété à l’autre, le pollen contenu dans la panicule mâle a une capacité variable, porté par le vent, à parcourir de la distance. « Dans ce cadre, différents dispositifs de semis sont possibles, fait remarquer Philippe Vernat. On parle essentiellement de dispositif 2/2 (2 rangs femelles encadrés de 2 rangs mâles) ou de dispositif 4/3 (4 rangs femelles encadrés de 3 rangs mâle). Ce dernier est le plus couramment utilisé. ».
Pour s’assurer que les maïs du rang femelle ne vont pas s’autoféconder, on va castrer leur panicule avant émission du pollen. Ainsi, ces dernières ne peuvent qu’accueillir le pollen d’un maïs du rang mâle. Cette opération est très technique… En effet, il faut que l’agriculteur-multiplicateur sème les rangs mâles et femelles de manière à ce que les panicules de rangs mâles soient prêtes à libérer leur pollen au moment où les épis des rangs femelles seront prêts à le recevoir. « La période des castrations est intense et stressante, analyse Philippe Vernat. Il ne faut pas les réaliser trop tôt, car il faut permettre à la plante de se développer. Il ne faut pas non plus que la castration soit réalisée trop tard, car alors il est certain que des autofécondations vont s’opérer. Sur l’épi cela donnerait des étages qui n’appartiennent pas à la variété de plante que l’on cherche à obtenir. Or, la pureté variétale est essentielle pour l’agriculteur qui va acheter les semences… ».
Ce sont les soies de l’épi qui vont guider le pollen au cœur de l’épi et permettre la fécondation. Après cette étape, les épis de maïs vont grossir et jaunir, jusqu’à donner des semences prêtes à être récoltées. Après traitement et conditionnement en usine, elles pourront être commercialisées auprès des agriculteurs. A chaque étape clé, des contrôles de la qualité seront assurés, comme l’impose la réglementation française et européenne.
A.G.