Le chanvre constitue une plante d’une grande richesse pour l’industrie… Trois de ses constituants peuvent être exploités, et pour des débouchés foncièrement différents. La fibre qui entoure la chènevotte ─ la structure boisée qui constitue le cœur-même de la plante ─, se transforme en textile vestimentaire ou de maison (draps, torchons…), mais aussi en papiers très fins (à cigarette notamment) ou en cordage. La chènevotte donne une laine qui présente une bonne performance acoustique et thermique, mais peut également être utilisée comme paillage pour les litières des animaux d’élevage ou domestiques, ou comme parpaings pour la construction.
La graine de chanvre, enfin, est utilisée pour nourrir les oiseaux ou comme appât de pêche. Guillaume Duval, responsable du site de la CCPSC (Coopérative centrale des producteurs de semences de chanvre) à Beaufort-en-Anjou (49), explique : « D’autres débouchés se développent pour les graines. Par exemple, l’huile végétale à base de chanvre, qui présente un excellent rapport oméga 6 et oméga 3, se développe en France. Dans les pays d’Europe du Nord, elle est déjà fréquemment utilisée. ». Christophe Février, directeur général de la FNPC (Fédération nationale des producteurs de chanvre), ajoute : « Globalement, le marché du chanvre est en pleine expansion. Les qualités “vertes” de cette culture en font une vraie alternative aux composants traditionnels de la construction – ciment –, de la plasturgie qui recourt sinon aux hydrocarbures – les portières de voiture sont un débouché, par exemple – ou aux isolants – en remplacement de la laine de verre. ».