Pourquoi le prix du poireau augmente-t-il en hiver, s’il est si facile à cultiver ? « L'inflation du prix du poireau un hiver dépend de la production. En effet, le consommateur se réconforte en cuisinant plus de soupes et de pot-au-feu que le reste de l’année ; la demande augmente tandis que la production est parfois bloquée quelques jours, lorsque le gel empêche les agriculteurs de récolter », explique Sylvain Legrand, agriculteur et président de l’AOP Poireau de France.
Avec 5 500 hectares de culture, la France est le premier pays producteur de poireaux d’Europe ! Si la région nantaise cultive tout particulièrement le poireau d'été, il est cultivé sur l’ensemble du territoire grâce au large éventail de variétés disponibles et inscrites sur les listes du Catalogue officiel. Ceci dit, « la production au sein des établissements professionnels est complexe et se voit soumise à des contraintes de production exigeantes », précise Sylvain Legrand.
Chaque variété est adaptée aux quatre saisons, aux régions, aux climats. Il faut dire qu’il vient de loin : ce légume cultivé dès l'Antiquité égyptienne récompensait les meilleurs guerriers du pharaon (un peu comme le laurier des Romains). Les Romains l’ont apprécié à leur tour, le mettant très souvent dans leurs recettes. « L’empereur Néron l'adorait ; on l’appelait “le porrophage” car il en consommait de grandes quantités pour s'éclaircir la voix », relate Martine Gérardin, journaliste chez Rustica. « Les romains ont ensuite emmené le poireau jusqu’au Pays de Galle, dont il est devenu l'emblème : les soldats plantaient un poireau sur leur chapeau en signe de reconnaissance dans les batailles. » Et nous voilà aujourd'hui avec 24 variétés de poireaux cultivées en France !