C'est une céréale, c’est-à-dire une plante cultivée pour ses grains, généralement broyés pour être consommés sous forme de farine. Mais il n'appartient pas à la famille des graminées contrairement au blé, au seigle, à l'avoine, à l'orge, au riz, au maïs…
Ses fleurs en grappes sont petites et blanches, ses tiges rougissent comme celles de la rhubarbe et il pousse sur des sols granitiques et acides. Si l'on précise qu’il est indissociable de la tradition culinaire bretonne, chacun aura deviné qu’il s’agit du sarrasin, appelé également blé noir. Après avoir sauvé la Bretagne de bien des famines et être pratiquement tombée dans l’oubli à la fin des années 70, la plante retrouve peu à peu ses lettres de noblesse dans les champs du Morbihan, des Côtes d’Armor, du Finistère ou d’Ille-et-Vilaine.
Ses qualités gustatives et diététiques l'ont remise au goût du jour. C'est également l'intolérance au gluten, de plus en plus répandue, qui a dopé l'intérêt pour sa graine, qui n'en contient pas.
Une filière bretonne pour la qualité et le développement durable
Le marché français est essentiellement breton, on en consomme environ 8.000 t/an dans les crêperies et tables régionales. Mais la production locale est insuffisante pour faire face à la demande, ce qui engendre des importations en provenance essentiellement de Chine et de Pologne. Une situation qui a conduit des agriculteurs et des industriels bretons à réagir.
Depuis une vingtaine d’années, l’association Blé Noir Tradition Bretagne s’est mise en place : elle regroupe aujourd’hui 320 producteurs, 3 coopératives et 6 meuniers. L’association s’attache à faire respecter un cahier des charges très strict afin de proposer sur le marché « un produit de qualité », comme le précise Christine Larsonneur, chargée de mission pour l’association Blé noir Tradition Bretagne.
La démarche Blé Noir Tradition Bretagne a été récompensée début avril 2009 par un trophée dans le cadre de la semaine du développement durable.
Porteur d'une forte valeur culturelle
Les surfaces ensemencées en blé noir «Tradition Bretagne» atteignent en 2009, 2.850 ha contre 1.500 ha en 2008, l’objectif de l’association étant de parvenir rapidement à 5.000 ha cultivés.
Le prix de blé noir labellisé «breton», en culture classique ou en culture bio, est nettement supérieur à celui du sarrasin venu de Pologne ou importé de Chine….
Pourtant la demande ne cesse d’augmenter : «le blé noir breton est porteur d’une forte valeur culturelle et il a plus de goût, explique Christine Larsonneur. Sans oublier que le prix de la farine ne représente qu’une part minime du prix de revient d’une galette, de l’ordre de 3 à 4% … ».