Développer un savoir citoyen
« Chaque amateur reçoit cinq lignées de haricot au hasard et une variété commerciale témoin similaire pour tous, explique Maud Tenaillon. Il doit alors adhérer à la charte du projet, notamment au « Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture » (dit « TIRPAA ») et envoyer des mesures ou des photos selon le protocole expliqué. Nous demandons des informations sur l’implantation (dates de semis, de germination, l’ordre dans lequel ont poussé les lignées de haricots…), sur le type de croissance des plantes et leur développement ainsi que sur le rendement. »
Un projet comme Increase utilise une application téléphonique pour recevoir des photos et collecter des données, mais aussi les réseaux sociaux pour créer des liens entre les participants et faire vivre une communauté de citoyens autour d’un enjeu scientifique.
En 2021, 3400 volontaires européens - dont 258 français- ont adhéré au projet, permettant de commencer la récolte de données sur l’ensemble de l’Europe. Pour 2022, la date limite pour s’inscrire et recevoir des graines à cultiver était le 15 mars.
La science participative : un domaine de recherche récent
Sur son site internet, l’Inrae détaille ses projets en cours dans de nombreux domaines comme la biodiversité végétale ou animale, l’agroécologie, la sélection variétale, la gestion de l’eau, la lutte contre l’érosion ou le changement climatique.
Ces projets peuvent prendre la forme de collectes massives de données nécessaires à l’acquisition de connaissances ou bien donner lieu à l’implication plus profonde d’acteurs non académiques dans la recherche. « L’implication de « non chercheurs » dans l’activité de recherche contribue au partage de la culture scientifique », conclut l’Inrae.
Marie Rigouzzo