Pour des produits de qualité

Produire de façon durable consiste à limiter les impacts de l'activité agricole sur l'environnement, mais aussi à fournir aux marchés des produits de qualité correspondant aux attentes des consommateurs. Parmi les diverses composantes de la qualité, la qualité technologique se rapporte à l'aptitude des produits à subir des processus de transformation, notamment dans l'industrie agroalimentaire. Quant à la qualité sanitaire d'un aliment, elle est jugée satisfaisante lorsque que cet aliment peut être consommé sans risque pour la santé. Mais quel peut être le rôle du secteur des semences en la matière ? Essayons d'en savoir plus à partir de l'exemple des céréales.

Qualité technologique du grain

Pour ce qui est des céréales, la qualité technologique du grain réside en grande partie dans sa composition. Par exemple, pour l'orge destinée à la malterie (et donc à la fabrication de bière), plusieurs critères sont surveillés de près : la teneur en enzymes, la concentration en sucres ou encore la proportion des différents types d'amidon. Du fait de l'importance de cette qualité technologique, plusieurs programmes de recherche tendent à analyser les relations entre les modes de culture, les caractéristiques des variétés et la qualité du grain. D'autres expériences sont menées avec pour objectif de limiter la dégradation de cette qualité des grains avant récolte en réduisant les risques de germination sur épi lorsque les conditions climatiques sont mauvaises.

Maîtriser la qualité sanitaire

La qualité sanitaire des céréales, et en particulier du blé et du maïs, peut être dégradée par la présence de mycotoxines. Ces substances, produites par des champignons lorsque la plante est touchée par certaines maladies, essentiellement par des fusarioses, peuvent en effet être toxiques à différents degrés. Dans le domaine des semences, de nombreux programmes portent sur l'étude du comportement des variétés vis-à-vis des fusarioses. Il s'agit par exemple de comprendre comment la fusariose se développe, et de déterminer les facteurs qui influencent la quantité de toxines présente dans les grains. Il s'agit aussi de repérer, par des réseaux d'essais, les variétés de blé ou de maïs qui offrent des résistances naturelles à la fusariose. Dans le cas du blé, certains travaux portent également sur l'identification et le transfert de gènes de résistance de lignées de blé tendre (d'origine chinoise et roumaine) présentant naturellement une bonne résistance à la fusariose, pour améliorer les variétés utilisées par les agriculteurs français.
La qualité sanitaire est une des préoccupations majeures des professionnels de la filière céréales et notamment pour le blé tendre. La teneur en mycotoxines des lots de grains est une composante de cette qualité sanitaire. C'est pourquoi la Communauté européenne a fixé des teneurs maximales pour l'une des principales mycotoxines ( désoxynivalénol ) dans les lots de blé destinés à l'alimentation humaine. Ainsi, la commercialisation des lots de blé passe-t-elle avant tout par le respect de cette limite réglementaire.
La présence de toxines (fusariotoxines) sur les grains est imputable à des attaques de champignons microscopiques appartenant au genre Fusarium sur l'épi. Cette maladie cryptogamique (fusariose), très fréquente en France, est favorisée par des pluies d'orage lors de la floraison ou plus tardivement lors de la phase de remplissage du grain. Dans le premier cas, les symptômes de la maladie sont visibles sur les épis et sur les grains. A l'inverse, si la maladie attaque après la floraison, la maladie est beaucoup plus difficile à détecter.
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