L’alimentation la plus équilibrée possible
Pour produire du lait ou de la viande, les vaches doivent consommer des glucides, des lipides et des protéines, ainsi que des minéraux et des vitamines, selon une répartition- une ration- bien connue des éleveurs. Ainsi, la quantité et la qualité du lait et de la viande vont dépendre du bon équilibre de cette ration. Tous les éléments, et en particulier les protéines, doivent être apportés aux animaux en quantité suffisante.
La ration idéale varie pour chaque herbivore et chaque prairie apportera une quantité de protéines variable suivant l’époque de l’année, les espèces et les variétés qui la composent ainsi que le rythme d’exploitation. L’éleveur doit donc évaluer et gérer sa ressource tout au long de l’année.
Des prairies naturelles ou semées
Sur 13,5 millions d’hectares de prairies, 10 sont en prairies naturelles et 3,5 en prairies semées. Semer sa prairie, c’est effectuer un choix raisonné pour un mélange d’espèces et de variétés adaptées à la qualité du sol et au climat de l’exploitation mais aussi adaptées aux besoins des animaux.
Des plantes riches en protéines
Les plantes fourragères, semées dans les prairies, sont étudiées et constamment améliorées par les sélectionneurs afin d’assurer une production maximale de protéines tout au long de l’année. Ce sont les légumineuses, comme le trèfle blanc ou la luzerne, qui contiennent le plus de protéines. Mais les graminées comme le dactyle, la fétuque des prés ou le ray-grass anglais produisent également des protéines et, associées aux légumineuses, complèteront la valeur alimentaire des prairies en apportant également des glucides.
Vers une indépendance protéique française
Une prairie, lorsqu’elle est constituée d’espèces et de variétés adaptées au climat, au sol, aux animaux et aux besoins de l’éleveur, est capable d’offrir une alimentation complète aux animaux, équilibrée en protéines. Ainsi, les prairies remplissent un rôle primordial dans l’autonomie alimentaire des élevages. Elles constituent la première source de protéines végétales de notre pays et permettent de réduire le besoin d’importer des protéines, sous forme de soja par exemple, ce qui constitue un véritable atout environnemental.
Une reconnaissance du consommateur
Aujourd’hui, de nombreux consommateurs plébiscitent les laits et les fromages qui indiquent sur leur emballage qu’ils sont issus d’animaux nourris « à l’herbe » . Pour le lait, plusieurs études scientifiques montrent que l’herbe améliore naturellement et très significativement le profil en acides gras, notamment avec un bon équilibre entre omega3 et omega6. Il donne du caractère à des fromages généralement sous appellation contrôlée.
La prairie s’inscrit donc parfaitement dans les stratégies d’agriculture durable, en alliant autonomie protéique et qualité.
Marie Rigouzzo