La prairie : première source de protéines

La prairie représente environ 50% de la surface agricole française et c’est le moyen le plus économique de nourrir les animaux. En France, 60 % de l’alimentation des bovins est constituée d'herbe, sous forme d’herbe fraîche, de foin ou d’ensilage (fermentation du fourrage). La prairie constitue ainsi la première source de protéines.

©SEMAE- Bruno Osson

L’alimentation la plus équilibrée possible

Pour produire du lait ou de la viande, les vaches doivent consommer des glucides, des lipides et des protéines, ainsi que des minéraux et des vitamines, selon une répartition- une ration- bien connue des éleveurs. Ainsi, la quantité et la qualité du lait et de la viande vont dépendre du bon équilibre de cette ration. Tous les éléments, et en particulier les protéines, doivent être apportés aux animaux en quantité suffisante.  
La ration idéale varie pour chaque herbivore et chaque prairie apportera une quantité de protéines variable suivant l’époque de l’année, les espèces et les variétés qui la composent ainsi que le rythme d’exploitation. L’éleveur doit donc évaluer et gérer sa ressource tout au long de l’année.

Des prairies naturelles ou semées

Sur 13,5 millions d’hectares de prairies, 10 sont en prairies naturelles et 3,5 en prairies semées. Semer sa prairie, c’est effectuer un choix raisonné pour un mélange d’espèces et de variétés adaptées à la qualité du sol et au climat de l’exploitation mais aussi adaptées aux besoins des animaux.

Les plantes riches en protéines

Les plantes fourragères, semées dans les prairies, sont étudiées et constamment améliorées par les sélectionneurs afin d’assurer une production maximale de protéines tout au long de l’année. Ce sont les légumineuses, comme le trèfle blanc ou la luzerne, qui contiennent le plus de protéines. Mais les graminées comme le dactyle, la fétuque des prés ou le ray-grass anglais produisent également des protéines et, associées aux légumineuses, complèteront la valeur alimentaire des prairies en apportant également des glucides.

Une prairie à surveiller

C’est lorsqu’elles sont jeunes que les plantes prairiales sont les plus concentrées en protéines. Plus elles se développent, plus cette concentration en protéines diminue. C’est pourquoi les éleveurs cherchent à valoriser les plantes avant qu’elles ne fleurissent ou ne produisent des épis. Lorsque l’herbe est récoltée sous forme de foin ou d’ensilage, les éleveurs analysent souvent la qualité du fourrage récolté afin d’ajuster au mieux la quantité à apporter aux animaux et éventuellement compléter les apports d’herbe par d’autres aliments (des céréales, des protéagineux, des oléagineux…).

Vers une indépendance protéique française

Une prairie, lorsqu’elle est constituée d’espèces et de variétés adaptées au climat, au sol, aux animaux et aux besoins de l’éleveur, est capable d’offrir une alimentation complète aux animaux, équilibrée en protéines. Ainsi, les prairies remplissent un rôle primordial dans l’autonomie alimentaire des élevages. Elles constituent la première source de protéines végétales de notre pays et permettent de réduire le besoin d’importer des protéines, sous forme de soja par exemple, ce qui constitue un véritable atout environnemental.

Une reconnaissance du consommateur

Aujourd’hui, de nombreux consommateurs plébiscitent les laits et les fromages qui indiquent sur leur emballage qu’ils sont issus d’animaux nourris  « à l’herbe » . Pour le lait, plusieurs études scientifiques montrent que l’herbe améliore naturellement et très significativement le profil en acides gras, notamment avec un bon équilibre entre omega3 et omega6. Il donne du caractère à des fromages généralement sous appellation contrôlée. 
La prairie s’inscrit donc parfaitement dans les stratégies d’agriculture durable, en alliant autonomie protéique et qualité. 
Marie Rigouzzo

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