Des risques accrus pour les productions bio de pomme de terre
Les rhizoctones (champignons microscopiques dont le nom en grec signifie « qui tue les racines ») et les gales (maladies dues à des bactéries appartenant à la famille des actinomycètes) attaquent toutes les productions de pomme de terre. Mais ces parasites et maladies sont très nuisibles pour les productions primeur et les productions biologiques.
En primeur, les plantations précoces sont plus favorables aux épidémies, et les zones de primeur étant limitées, la fréquence élevée d’une même culture sur une parcelle augmente le niveau de risques de la maladie.
En production biologique, les cahiers des charges imposent que les
semences et
plants utilisés, qui peuvent être porteurs de maladies, ne soient pas protégés par des traitements chimiques.
Des plantes pour maîtriser les parasites
Plusieurs moyens de lutte existent : le choix des parcelles, l’utilisation de
variétés peu sensibles, les méthodes de culture… Mais actuellement, les chercheurs étudient l’utilisation de plantes « gendarmes » en interculture, c’est-à-dire entre 2 cultures et avant la culture sensible. Les travaux de recherche portent sur le potentiel « assainissant » des cultures intermédiaires.
La principale plante étudiée est la moutarde brune (on imagine bien que la moutarde puisse avoir des propriétés répulsives), mais également la moutarde blanche, l’avoine, les légumineuses…
Les scientifiques vont également surveiller les cultures pour connaître tous les avantages de ces plantes protectrices qui peuvent éventuellement limiter les attaques de nématodes (vers microscopiques) et de limaces, réduire le nombre et la durée de conservation des bactéries du sol, et diminuer les populations de pucerons qui sont responsables de la transmission de
virus aux plantes.
Les chercheurs se mobilisent
Pour réussir ce type de projet, il est nécessaire de réunir toutes les compétences scientifiques et savoir-faire régionaux . C’est ainsi que ce type de projet réunit de nombreux partenaires : Inra, instituts techniques, interprofession des
semences et
plants, chambres d’agriculture, associations de producteurs, coopératives agricoles… Pour la pomme de terre, des essais vont être engagés pendant trois ans dans plusieurs régions (Picardie, Normandie, Noirmoutier…) pour bien comprendre l’effet de l’utilisation de plantes assainissantes comme la moutarde brune.
Les chercheurs estiment que les travaux serviront également à protéger d’autres cultures (betteraves…) avec la mise en place de conseils de culture adaptés à chaque situation, chaque climat, chaque type de production…