Durant l’hiver, la progression de la maladie est ralentie par les conditions climatiques défavorables. Mais quand arrivent les beaux jours du printemps, les températures plus clémentes vont réactiver l’épidémie. En général, la maladie se propage du bas vers le haut de la plante. C’est la pluie qui va être le vecteur de l’infestation. A la faveur de l’humidité ambiante, les pycnides se gorgent d’eau, gonflent, éclatent, et les spores vont être expulsées. La dissémination vers les feuilles supérieures se fait via les éclaboussures. On parle de « l’effet splashing » des gouttes d’eau : elles rebondissent des étages foliaires inférieurs vers les étages supérieurs, mais sautent aussi vers les plantes voisines. En cas de précipitations violentes, les contaminations peuvent gagner deux étages d’un seul coup ! Au contraire, un temps sec va ralentir la progression. Ce qui explique les écarts de gravité selon les années.
Comment combattre la maladie ? Bien sûr, des traitements fongicides sont disponibles. Mais la lutte chimique est difficile à mener. D’abord, depuis la mise en place du plan Ecophyto en 2009, les agriculteurs sont moins enclins à sortir leurs pulvérisateurs. Le recours aux produits phytosanitaires devient plus réfléchi et moins systématique. Autre raison, l’emploi répété de certaines molécules entraîne la résistance des champignons. Ils deviennent insensibles aux traitements.
Explication : les souches du champignon varient dans leur nombre, leur pouvoir pathogène, leur niveau de sensibilité aux fongicides et sont capables de muter, notamment sous l’effet d’une application répétée d’une même famille de molécules chimiques. Le traitement perd alors de son efficacité. C’est pourquoi il est toujours conseillé d’alterner les produits phytosanitaires.