Découvrir, tester, tout en s’informant
À l’image des boîtes à livres qui ont pris place dans de nombreuses communes ces dernières années pour redonner le goût de la lecture au plus grand nombre à moindre coût, les grainothèques prennent également différentes formes pour stimuler les vocations de jardiniers. Il y a les « organisées », à l’instar de celles installées dans les bibliothèques : les graines y sont bien rangées, dans des boîtes, par espèces. Dans ces lieux, à côté des boîtes à graines, sont souvent présentés des livres dédiés au jardinage, à l’horticulture, à la permaculture, à l’écologie... pour répondre à toutes les questions que les jardiniers, amateurs ou déjà convertis, adultes ou enfants, pourraient se poser.
Et puis, il y a les autres manifestations implantées dans des vides greniers ou lors de salons dédiés au jardinage par exemple. Les échanges y sont fructueux car visiteurs et exposants partagent souvent une envie commune : celle de troquer des conseils pour se former et s’informer. L’occasion pour tous de découvrir de nouvelles variétés et de tester leur culture que l’on ait la main verte ou non. Et ce, quelle que soit la taille de son jardin ou de son balcon.
Une façon aussi de préserver la biodiversité
Grâce aux grainothèques, la curiosité n’est plus un vilain défaut. Bien au contraire ! L’idée est de faire partager ses découvertes. Certains y voient même une solution pour sauvegarder des espèces anciennes, parfois tombées dans l’oubli. En conservant et en multipliant des graines au profil génétique varié - certes parfois un peu moins productives - chaque contributeur favorise l’implantation de cultures différentes. Des plantes qui elles-mêmes attireront une microfaune variée dans les jardins. Un cycle vertueux qui ne demande qu’à être préservé et multiplié.
Que l’on soit donateur ou receveur, tout est question de bon sens
En pratique, comment ça marche ? Rien de plus simple. Il suffit de repérer, sur internet ou dans le journal local, la grainothèque la plus proche de chez vous. Une fois sur place pour profiter des productions d’autres jardiniers, ne prendre que les semences dont vous aurez réellement besoin. Pas besoin de déposer vos graines le jour où vous venez en chercher d’autres. Mais bien évidemment, pour la pérennité du système, l’idée est de venir, un jour ou l’autre, approvisionner à votre tour la grainothèque. Tout est question de bon sens. Si vous souhaitez déposer des graines, récoltez les à maturité, déposez les dans un sachet ou dans un bocal transparent en précisant l’espèce, la variété et l’année de la récolte. Les graines de tomates, courges, salades ou haricots sont par exemple très faciles à récolter et constituent de bonnes espèces pour se lancer. Il est important aussi de s’assurer que les graines soient en bonne santé parce qu’il est encore une fois question de bon sens, il vaut mieux récolter les graines des plantes en forme olympique plutôt que celles de plantes pas très en forme.
Certaines associations organisent, en parallèle de ces bourses d’échange, des ateliers de bricolage pour, par exemple, installer des pièges à insectes ; des rencontres avec des professionnels du jardin pour capter quelques conseils, et même des ateliers de cuisine pour sublimer le goût de votre propre récolte. Chaque initiative prouve que ces grainothèques participent activement à créer du lien social entre les habitants d’un même quartier ou d’une même ville. À consommer sans modération !
Carole Loiseau