La passion du jardinage de l’Europe à l’Asie

C’est une première : la France et la Chine ont noué un partenariat autour de l’apprentissage du jardinage dans les écoles. Avec l’année scolaire 2015-2016, 22 000 enfants des établissements francophones de Pékin ont ainsi pu être initiés aux joies de la culture des fleurs et des légumes, tandis qu’au même moment, en France, la 17e édition de la Semaine du jardinage dans les écoles se préparait. Pékin renouvelle l’opération en 2016-2017.

L’initiative n’avait encore jamais été prise… Tandis que 68 000 enfants se préparaient à prendre part à l’édition 2016 de la Semaine du jardinage dans les écoles, 22 000 enfants des écoles francophones de la capitale chinoise découvraient à l’école les gestes millénaires du jardinage. C’est l’Ambassade de France à Pékin qui a lancé le mouvement, avec l’appui de l’entreprise de production de semences Limagrain. Le principe ? Chaque école participante devait identifier un espace de 20 m2 (ou son équivalent en bacs et jardinières), définir un projet de potager et le faire vivre du semis à la récolte. En juin 2016, une remise des prix a été organisée pour distinguer les projets les plus aboutis.

Le jardinage comme un art de vivre

Dès l’automne 2015, 22 écoles ont exprimé leur souhait de rejoindre l’opération. Limagrain a gracieusement mis à disposition des écoles participantes tout le nécessaire pour les accompagner dans leurs projets : des semences d’abord, mais aussi du terreau, des outils de jardinage, des produits naturels de fertilisation des sols et de lutte contre les parasites du potager. Des kits pédagogiques ont aussi été distribués aux enseignants – presque identiques à ceux distribués aux enseignants français participant à la Semaine du jardinage. Ces kits fournissent toutes les recommandations nécessaires à la création d’un potager : choix des espèces, préparation de la terre, semis, fertilisation et irrigation, lutte contre les parasites, récoltes.

800 enfants ont ainsi pu travailler directement la terre. Mais ce sont bien 22 000 petits d’école maternelle et de primaire qui ont participé à la conception du projet et se sont impliqués dans son suivi. Le concours a rythmé toute la vie scolaire 2015-2016. Car un projet de potager, c’est des cours de biologie pour expliquer le cycle de vie d’une plante, mais aussi des réflexions sur le respect de l’environnement, des travaux d’arts plastiques avec du dessin pour concevoir le jardin puis de la peinture pour illustrer les floraisons, des mathématiques pour le calcul de l’espace, etc. Le jardinage constitue une excellente opportunité d’aborder les matières traditionnelles de l’enseignement des petits sous un angle nouveau…

Des espèces venues des 4 coins du monde

Quelles sont les espèces qui ont été plantées par les enfants ? Des aromatiques en pagaille, des légumes tels que l’aubergine, l’épinard, le radis, la tomate, le concombre, la carotte, le chou, le poivron et le poireau, mais aussi du melon, de la fraise, etc. Les fleurs amis des légumes – capucines, cosmos, œillets d’Inde et soucis –, alliés naturel de la lutte contre les pucerons et les piérides, ont également été très prisés.

Le choix des espèces a été l’occasion de faire un peu d’histoire et de géographie… En effet, les plantes du potager viennent des 4 coins du monde. L’aubergine, la carotte, la salade, l’oignon et le radis viennent d’Asie ou du Moyen-Orient. La tomate, la courgette ou encore le haricot vert viennent du continent américain. L’Afrique et le bassin méditerranéen ont vu naître le poireau, le fenouil, le concombre ou encore la betterave. Quant à l’Europe, elle n’est la terre d’origine que de rares légumes comme le brocolis et de quelques racines (navet, rutabaga). C’est l’histoire de la sélection des plantes, de leur adaptation aux terroirs et aux climats, qui a permis de créer de la diversité dans nos jardins et nos assiettes. C’est ainsi que l’histoire de la sélection des plantes, qui a commencé avec le Néolithique, est indispensable de l’histoire de l’humanité.

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