Pour mieux comprendre la sélection de l'orge de brasserie...

Florent Cornut - Responsable développement chez Secobra

Qu'est-ce qu'une orge de brasserie de qualité ?

Florent Cornut - Responsable développement chez Secobra
L’orge, le malt, la bière… autant de produits associés à une image forte de qualité. Cette culture de la qualité est un puissant levier qui a notamment permis à la France d’être le premier pays exportateur de malt, une position acquise grâce au savoir-faire et à la volonté de tous les acteurs de la filière. Mais la notion de qualité est multiple. Il existe autant de qualités que de types de malts recherchés par les brasseurs. Il faut savoir que les cahiers des charges des brasseurs peuvent intégrer jusqu’à plusieurs dizaines de critères qualitatifs. En outre, il ne faut pas oublier de prendre en compte la dimension internationale du marché. Les exigences qualitatives d’un brasseur français peuvent être différentes de celle d’un brasseur allemand ou mexicain.

Qu’attend concrètement le malteur d’une variété d’orge ?

Il s’agit d’une orge qui présente certaines caractéristiques. Citons par ordre de priorité pour le malteur et sans être exhaustif : l’homogénéité des lots, l’énergie germinative et la teneur en protéines.

Sur quelles améliorations variétales travaillent aujourd’hui les sélectionneurs ?

Si les qualités technologiques d’une variété restent un critère incontournable pour satisfaire les besoins de la filière, ses caractères agronomiques sont décisifs pour qu’elle se développe. Le travail de sélection porte notamment sur le rendement, la rusticité et la résistance aux maladies. La résistance aux fusiaroses, par exemple, fait aujourd’hui partie des priorités des sélectionneurs. Il n’y pas d’avenir pour l’orge brassicole sans une génétique performante.

Combien de temps faut-il pour mettre au point une variété d’orge brassicole ?

Il faut distinguer l’orge de printemps de celle d’hiver. On peut cultiver la première partout à travers le monde. Ainsi, les sélectionneurs peuvent semer une orge de printemps, en février, en France, la récolter en juillet, puis la re-semer en septembre, en Nouvelle-Zélande ou en Amérique du Sud. Avec cet avantage de double récolte annuelle, le délai de 8 ans pour mettre au point une variété d’orge d’hiver passe à 5 ans pour l’orge de printemps. Cet atout a permis d'accumuler en quelques années les progrès génétiques pour l'orge de brasserie.
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