Botaniquement, la chicorée appartient à la famille la plus développée et la plus évoluée du monde végétal : les astéracées (fleurs composées). 20.000 espèces appartiennent à cette famille, comme le tournesol ou l’artichaut. La chicorée est particulièrement proche du pissenlit, du salsifis, de la laitue. « Comme le nom de sa famille l’indique, la chicorée est en réalité, non une seule fleur, mais un capitule composé d’une vingtaine de fleurs. Ce que nous prenons pour un pétale est une fleur à part entière », indique Bruno Desprez. Le genre « chicorée » regroupe lui-même trois espèces. La Cichorium Botae pousse au Yémen, elle est adaptée au climat sec et est broutée par les animaux. Les deux autres espèces ont une version sauvage et plusieurs versions cultivées. Vous rencontrerez les versions sauvages en été sur le bord de la route, mais il faut se lever tôt pour voir ces fleurs bleues, « fiancées du soleil », car elles se ferment l’après-midi. L’espèce Cichorium Endivia inclut, comme son nom ne l’indique pas, les scaroles et les frisées, qui ne sont ni des endives, ni des laitues. L’espèce Cichorium Intybus regroupe à la fois les chicorées dont nous utilisons les feuilles croquantes en salades, vertes ou rouges (Pain de Sucre, Catalogne, Trévise, Vérone, Cornet d’Anjou, etc.) ; et les variétés dites industrielles, dont nous utilisons la racine ou les « chicons ». « La racine peut être localement consommée fraiche, comme un salsifis, à l’image de la chicorée de Soncino. Certaines variétés sont fourragères et servent à l’alimentation des animaux. La chicorée industrielle ressemble à la betterave, elle est utilisée majoritairement pour la confection de boissons et on en extrait aussi des sucres bénéfiques pour la digestion (les inulines). Les chicons correspondent à ce que nous appelons injustement les endives », explique le sélectionneur. En 1875, le jardinier du roi des belges transpose en effet à la chicorée la technique du « forçage » (faire pousser la plante dans l’obscurité pour la consommer étiolée, sans amertume), déjà connue pour le pissenlit. Il obtient les premiers chicons, que nous appelons endives. Article issu de la journée Biodiversité organisée par l'interprofession des semences et plants, en partenariat avec le Comité Nord, les Ets Carneau, les Ets Florimond Desprez le 13 juin 2012 chez les Ets Florimond Desprez à Cappelle-en-Pevèle (Nord).