Histoire d'une prohibition
Il y a seulement 150 ans, le chanvre faisait partie des principales fibres textiles disponibles, avec le lin et la laine. Il était en particulier très utilisé dans la marine à voile et les cordages.
Avec le développement du coton et des fibres synthétiques, la concurrence devient très rude pour la production de chanvre textile, d'autant que le lin se positionne exactement sur le même créneau. Et en 1950, c'est le coup de grâce, avec l'interdiction de la culture du chanvre partout dans le monde du fait de sa teneur en THC, une substance psychotrope.
Une interdiction partout dans le monde, sauf en France et en Espagne, où l'on continue de cultiver de petites surfaces, principalement pour la papeterie de luxe.
Sur la peau et sous les toits...
Toutes les parties de la plante peuvent être valorisées, y compris les graines dont on extrait de l'huile alimentaire, et qui peuvent être utilisées pour la fabrication de cosmétiques.
Si la papeterie de luxe ou la litière des chevaux de course constituent de réels débouchés pour le chanvre, notamment avec la laine de chanvre, le développement le plus spectaculaire concerne différents domaines de la construction, de l'isolation des toitures et des murs, à la fabrication de béton. En effet, mélangée à de la chaux, la fibre se minéralise, ce qui donne un mortier qui possède des caractéristiques intéressantes en isolation thermique et phonique, en robustesse, et même pour son comportement vis-à-vis du feu.
Aucune chance de ''planer''
Malgré le nombre limité d'hectares en production, les recherches sur cette plante se poursuivent dans notre pays. Et en 2000, les scientifiques parviennent à créer une variété de chanvre complètement exempte de THC, qui peut être différenciée sans ambiguïté aucune du chanvre dit ''récréatif'', c'est-à-dire du cannabis.
La culture à grande échelle devient alors possible, et un regain d'intérêt se fait sentir un peu partout dans le monde pour ces variétés françaises. Aujourd'hui, la France est le premier producteur de chanvre en Europe, avec 9.100 hectares cultivés en 2005.