Le « produire plus et mieux » en péril
L’Europe appelle de ses vœux une agriculture moderne, capable de produire « plus et mieux ». Car aucun doute possible : la population mondiale ne cesse d’augmenter, et il faut préserver notre planète en pensant développement durable. L’agriculture doit donc relever le défi d’augmenter sensiblement ses productions, tout en réduisant son empreinte sur l’environnement.
Mais voilà… Le changement climatique affecte les rendements. 3 raisons à cela :
- L’apparition de nouveaux « ravageurs ». Ce sont des maladies, ou des insectes prédateurs qui favorisent ou transmettent les maladies.
- L’augmentation et l’intensification des stress climatiques subis par les plantes : sécheresse, chaleur, etc.
- La modification du paysage agricole. Les cultures traditionnelles du Sud de la France vont inexorablement remonter vers le Nord, sous l’effet du réchauffement climatique…
Les chercheurs en amélioration des plantes, appelés aussi sélectionneurs, s’efforcent d’adapter les espèces agricoles pour assurer leur survie et leur développement dans ce contexte. Ils créent donc de nouvelles variétés de plantes. Le progrès génétique apporté par la sélection à la plante est ensuite véhiculé par la semence, que l’agriculteur mettra en terre.
Des résistances naturelles contre les ravageurs
Concernant les nouveaux ravageurs, la recherche a par le passé permis d’apporter de nombreuses résistances naturelles aux plantes. Par exemple, les variétés modernes de blé supportent assez bien la rouille jaune, la septoriose ou la fusariose, maladies qui autrefois pouvaient réduire à néant les récoltes.
Plus récemment, les sélectionneurs ont travaillé sur la résistance à la sésamie. Cet insecte africain représente essentiellement une menace pour les cultures de maïs. Or, depuis 20 ans, il est progressivement remonté… Jusqu’à arriver dans le Sud de la France ! Récemment, la sélection a permis d’apporter une tolérance à la sésamie dans les nouvelles variétés de maïs.
La survie aux stress climatiques
Concernant le stress causé par la chaleur et la sécheresse, les chercheurs suivent 2 axes de travail : l’augmentation de la capacité des plantes à résister temporairement et le développement de leur faculté à se mettre en sommeil.
De plus, les chercheurs anticipent les conditions extrêmes que les nouvelles variétés de plantes peuvent rencontrer. Comment ? En testant leur résistance dans différentes conditions à l’aide de nouveaux outils. C’est le cas, entre autres, de Phénofield, utilisé par l’institut technique Arvalis. Différents types de stress (chaleur extrême, sécheresse, etc.) sont recréés sous abris, et un robot passe parmi les plantes pour procéder à des notations automatiques de leur résistance.
L’adaptation à de nouvelles zones de culture
Le déplacement des zones de culture sous l’effet de la chaleur implique d’adapter les plantes à de nouveaux territoires pour qu’elles puissent s’y développer. Or, il s’agit-là du fondement même de l’amélioration des plantes. C’est un processus entamé par les hommes au Néolithique…
Au fil des siècles, les espèces végétales se sont répandues à travers le monde pour être cultivées bien au-delà de leur zone originelle de production. C’est ainsi que, initialement, aucune des trois grandes céréales (maïs, blé et riz) ne poussait dans nos régions !