Plus de gaz carbonique favorise la croissance des plantes
Paradoxalement, les rendements du blé, et des céréales en général, devraient augmenter du fait du réchauffement climatique.
En effet, la progression attendue d’ici à la fin du siècle de la température terrestre, de 2 à 5°C selon les climatologues, sera essentiellement la conséquence de l’augmentation de la quantité de gaz carbonique de l’atmosphère. Or s’il y a plus de carbone dans l’air, le mécanisme de la photosynthèse s’amplifie. Les feuilles sont plus grandes et plus vigoureuses. L’absorption d’eau et d’éléments fertilisants est améliorée. Les rendements augmentent.
Des risques de coups de chaud pour les grains
«Mais, fait observer, Philippe Gate, de l’Institut du Végétal, il faut également compter avec les accidents climatiques qui peuvent convertir l’effet potentiel positif du réchauffement en un effet négatif ».
C’est ce que confirme l’analyse des données climatiques réalisée depuis une dizaine d’années par les chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra). Une étude qui montre que les périodes de sécheresse et de canicules sont très préjudiciables à une culture comme le blé, au moment du remplissage des grains notamment, c’est-à-dire lorsque la plante accumule des réserves dans les grains qui feront la récolte.
Des espoirs dans le progrès génétique
«Connaissant les facteurs climatiques limitants sur le rendement du blé, il existe des solutions pour le déplafonner», explique Philippe Gate. Il préconise de semer par exemple des blés plus précoces qui auront moins de risque, en période sensible pour le rendement, d’affronter des périodes de forte chaleur.
L’autre piste concerne la sélection variétale. Les différents
gènes déterminant la précocité sont bien connus des semenciers. Il s’agira d’améliorer les
variétés de blé pour qu’elles supportent mieux la sécheresse ou la canicule.