Biogaz : les raffineries végétales ont de l'avenir !

Piégé depuis des millions d'années au coeur de la terre, le gaz naturel que nous consommons aujourd'hui est une ressource limitée. Mais l'un de ses proches parents, le biogaz, entre quant à lui dans la sympathique famille des énergies renouvelables. Tâchons d'en savoir plus...

Un processus naturel

Lorsque de minuscules êtres vivants s'emploient à transformer les végétaux par fermentation, ils produisent un gaz, qualifié de biogaz. Ce biogaz est constitué de méthane (principal composé du gaz naturel fossile), de gaz carbonique et d'autres gaz en très faibles quantités. Actuellement, une petite partie de ce biogaz est transformée en électricité ou en chaleur. A l’avenir, l'amélioration des procédés de traitement du biogaz (épuration notamment), permettra son utilisation via les réseaux de distribution ''classiques'' de nos villes. Il pourra aussi être transformé en carburant.

Des plantes cultivées pour...

L'une des pistes explorées aujourd'hui, consiste à produire des végétaux spécialement destinés à la fabrication de biogaz. Après récolte, cette biomasse est introduite dans un digesteur où se déroule la fermentation. Bien évidemment, cela suppose de consacrer une partie des terres cultivées à cet usage. Pour limiter les surfaces nécessaires, les plantes susceptibles de produire une masse végétale importante, et donc beaucoup de méthane, sont privilégiées. Il faut également tenir compte du bilan énergétique des plantes qui doivent être peu exigentes en engrais. La recherche porte notamment sur de nouvelles variétés de maïs. En effet, le maïs est l'une des plantes qui utilise le plus efficacement la photosynthèse, c'est-à-dire l'énergie apportée par le soleil pour produire une masse végétale. Dans quelques années, certaines d'entre elles seront capables de donner 10.000 m3 de méthane par hectare. Des raffineries végétales feront bientôt partie de notre paysage.
Pour être utilisée en tant que source d'énergie, la biomasse peut-être convertie en combustible solide. Après récolte, les plantes sont concentrées en granulés destinés à alimenter poêles et chaudières. De nombreuses plantes, caractérisées par une production importante de biomasse, sont actuellement testées par l'Inra* dans cette perspective. Quelques exemples : triticale (plante issue du croisement il y a une cinquantaine d'années entre le blé et le seigle), sorgho (plante proche du maïs et adaptée aux zones séches), fétuque (plante déjà utilisée pour les prairies et les gazons), luzerne (plante fourragère pour les animaux), miscanthus (graminée d'Asie du Sud-Est appelée également herbe à éléphants ou roseau de chine) , peuplier, canne de Provence… * Institut national de recherche agronomique
Le biogaz peut aussi être produit par transformation de différents déchets. Ainsi, la paille, le fumier ou encore les lisiers issus des exploitations agricoles constituent-ils une matière première idéale. Pour les déchets, le biogaz est doublement bénéfique. Si rien n'est fait pour récupérer le biogaz produit, il s'échappe et contribue alors à l'effet de serre !
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