Autant les granulés de bois sont désormais des concurrents bien positionnés du gaz et de l’électricité pour le chauffage, autant le marché des granulés de coproduits agricoles évolue encore. La production française de granulés biocombustibles est passée de 17.000 tonnes en 2002 à plus de 350.000 tonnes en 2009
note [5].
Mais surtout, les scientifiques poursuivent les études visant à optimiser les agro-pellets. Le projet Bran Blending se positionne exactement sur ce segment. Actuellement en cours, il granule et teste l’aptitude à la combustion des granulés préparés à partir d’anas de lin, bale de riz, issues de silo (= coproduits du travail du grain), marc de raisin, miscanthus, paille de blé, paille de blé lessivée, paille de chanvre, paille de colza et sarment de vigne.
Ses premiers résultats révèlent que l’aptitude à la granulation reste très variable selon les matières premières : le sarment de vigne se granule très facilement, à la différence du panic érigé, du miscanthus et de bale de riz qui ont une aptitude à la granulation plus délicate (problèmes de frictions, échauffement, de production de fines, de faible débit de production, etc.)
note [2]. Du côté des émissions qui résultent de la combustion de ces matières premières, le miscanthus, le panic érigé et l’anas de lin ne posent aucun souci. En revanche, le marc de raisin, la paille de colza et les sarments de vigne génèrent un fort taux de CO, malgré un rendement constant (entre 85 et 90 %) pour l’intégralité des échantillons.
Au final, cette étude met en avant des résultats positifs pour la paille de colza et le miscanthus, au niveau du taux de cendres et de la formation de mâchefer (résidus de l'incinération laissés en fond de four), et pour les émissions pour les sarments de vigne et les issues de silo. Forts de ces résultats, les chercheurs travaillent désormais sur des mélanges de ces mêmes matières premières pour limiter les problèmes liés aux cendres, mâchefers, oxydes d’azote et particules.