Tous autour de l'herbe !

Parmi les actions entreprises pour promouvoir une agriculture durable sur son territoire, le Parc Naturel Régional des Caps et Marais d’Opale accompagne les agriculteurs dans la valorisation de quelques 30.000 ha de prairies. Le parc a mis en place depuis 2006 le programme « Tous autour de l’herbe », en partenariat avec la chambre d’agriculture du Pas-de-Calais, les GRDA (Groupements Régionaux de Développement Agricole) du Boulonnais et de Calais/Saint-Omer ainsi que l'interprofession des semences et plants.

Maintenir la qualité des paysages

La Région Nord-Pas-de-Calais est un territoire dont les paysages patrimoniaux sont à préserver. Du bocage Boulonnais, en passant par les zones humides de l’Audomarois, le Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale justifie son label. Le patrimoine paysager et écologique de ce parc se caractérise par une grande diversité où se côtoient cultures, prairies, forêts, zones humides, coteaux calcaires, pelouses calcicoles et milieux dunaires. La mission du Parc est de maintenir la qualité de ses paysages. Il s’agit de sauvegarder le patrimoine naturel et culturel tout en développant le territoire socialement et économiquement dans le respect de l’environnement. Ses objectifs se fondent de fait autour des principes du développement durable : préserver et requalifier les paysages, améliorer et gérer la biodiversité (le parc contient 13 sites Natura 2000), assurer une gestion globale de l’eau, renforcer et valoriser le patrimoine, maîtriser l’énergie et le réchauffement climatique, promouvoir l’agriculture durable, éduquer et sensibiliser à l’écocitoyenneté…

Accompagner les agriculteurs dans la valorisation des prairies

L’agriculture, au-delà de sa fonction nourricière, est un élément essentiel de la gestion des paysages et de la biodiversité. Les prairies sont en particulier garantes d’un écosystème diversifié. Le Parc entend agir sur le tissu agricole de son territoire et contribuer à maintenir un nombre significatif d’exploitations à taille humaine. Les mesures agri-environnementales (reconversion de terres en prairies, limitation de la fertilisation…) permettent de valoriser économiquement certaines activités agricoles. Pour compléter son travail de conseil auprès des agriculteurs, le Parc a élaboré une charte, au sein de laquelle s’insère le programme « Tous autour de l’herbe ». Les différents partenaires se sont réunis autour d’une devise : avoir un langage commun et promouvoir la culture de l’herbe. Le projet entend répondre au mieux aux attentes des éleveurs. Il se décline en fiches techniques, en conseils individuels, en expérimentations, en réunions sur le terrain et en formations (ex : diagnostic de prairie, aménagement parcellaire, choix des espèces et variétés, production de protéines, séchage en grange). Chaque printemps des « tours de prairie » sont organisés, c'est-à-dire des visites guidées et commentées pour les éleveurs, occasion de rencontres conviviales. Des journées techniques ont été mises en place, les « journées de l’herbe » avec à la clé, collection fourragère (plus de 25 variétés) et démonstration de matériels (faucheuse, conditionneuse, pirouette, etc.). Le Parc a acheté un semoir sur-semis qu'il met à disposition des agriculteurs. Des portes ouvertes de fermes ont lieu, l’une d’entre elles ayant par exemple réuni plus de 300 personnes chez un éleveur ayant construit lui-même un séchoir de foin en grange (technique qui renforce l’autonomie en permettant de couper l’herbe d’avril à octobre, et en assurant un foin de qualité tout au long de l’année). Depuis, quatre unités de séchage de foin ont été construites !

De l’importance cruciale des légumineuses

Ainsi, on voit de plus en plus de luzerne sur le territoire du Parc, alors qu’elle avait eu tendance à régresser depuis plusieurs décennies. Les légumineuses incluses dans les prairies captent l’azote atmosphérique pour le synthétiser en protéines, et permettent une économie de fertilisation. Il s’agit bien de suggérer aux agriculteurs l’intérêt de produire eux-mêmes l’alimentation de leurs animaux, tout en valorisant leurs prairies. Membre du Groupement de Développement Agricole du Boulonnais, M. Parenty a ainsi ouvert les portes de sa ferme à plus de 150 agriculteurs. Pour l’alimentation de ses vaches laitières, l’exploitation de 190 ha, située au cœur du Parc, compte une vaste part de prairies, aux côtés des céréales et des cultures fourragères. « L’association entre la luzerne, légumineuse, et le dactyle, graminée, est bien adaptée au sol crayeux, sur les parties les moins humides du parcellaire» explique-t-il. La récolte du mélange se fait sous forme de foin, d’ensilage ou d’enrubannage. Le trèfle violet s’est quant à lui révélé trop délicat à récolter. La luzerne, protéine locale, permet de nourrir les animaux et « de ne plus utiliser d’engrais azotés sur ces parcelles ». Il précise également que « l’énorme qualité de la luzerne, c’est de restructurer le sol».
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Un Parc Naturel Régional est un espace préservé doté d’un patrimoine naturel, paysager et culturel remarquable. Sa préservation se fait en lien avec les différents acteurs d’un territoire. C’est un label décerné par l’Etat à un territoire à dominante rurale dont l’équilibre est menacé. Un Parc a pour mission le développement durable d’un territoire, dont les objectifs sur 10 ans sont formalisés dans une Charte. Le parc agit pour la préservation du patrimoine en développant économiquement et socialement le territoire. Il cherche à garantir un équilibre entre les besoins de l’homme et la nécessaire conservation du patrimoine.
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