Pour les plantes fourragères, on parle d'associations. Pouvez-vous nous expliquer ?
Une plante fourragère, c'est une plante que l'on donne à manger aux animaux.
En gros, il y a deux types de plantes fourragères : les graminées et les légumineuses. On crée des
variétés qui ont des spécificités. Ensuite, on les associe.
Alors pourquoi, par exemple, associer une graminée et une légumineuse ? La légumineuse, elle va surtout prélever l'azote de l'air et donc apporter les
protéines, et la graminée, une céréale le plus souvent, ça peut être un triticale, une avoine va apporter les fibres, le sucre et donc le mélange des deux va nous permettre d'offrir aux animaux un fourrage complet.
D'accord pour les associations. Mais à quoi sert le sélectionneur ?
Pourquoi
sélectionner quand on sait que la nature nous offre tout un tas d'écotypes : c'est justement pour explorer toute cette variabilité que l'on peut trouver dans la nature et voir comment on peut la mettre au service des utilisateurs comme les agriculteurs.
On travaille des
espèces de légumineuses, les vesces en particulier, dont 4 : la vesce velue, la vesce commune, la vesce pourpre, la vesce de pannonie, espèce dans laquelle on observe des
variétés à fleurs roses et des variétés à fleurs blanches.
Quelle est votre approche de la notion de biodiversité ?
La biodiversité, pour le
sélectionneur, c'est une notion très importante, ça fait partie de son métier.
Lorsqu'on s'intéresse à une
espèce, quelle qu'elle soit, on explore toute la variabilité qui se trouve dans cette même espèce, et qui se traduit par la précocité, la quantité de biomasse, la notion de cylce court ou long etc...
Au fur et à mesure que l'on crée des
variétés, on va explorer cette variabilité, donc en fin de compte, on l'enrichit.
On l'enrichit parce qu'on utilise des types parfois très peu connus, on les intègre dans notre programme de sélection et donc ça nous permet d'élargir la biodiversité de l'espèce.
Qu'attendez-vous des échanges avec le grand public ?
J'attends, avec le grand public, des échanges sur notre profession, sortir un petit peu de ce que l'on peut entendre sur l'agriculture, les phytos. On voit bien que les choses sont parfois plus compliquées qu'on le dit.
Et puis les remarques des gens qui ne sont pas du tout de l'agriculture sont intéressantes pour nous, car on ne les imagine pas à priori.