Pourquoi avez-vous fait le choix de l'agriculture biologique ?
La démarche bio est un plus pour nous parce que, du côté des consommateurs, il y a de la demande. Dans le Calvados, l'agriculture biologique ne me semble pas très développée. Il n'y a par exemple qu'un seul petit magasin bio à Lisieux. Et puis le passage officiel en bio va nous aider à être plus reconnus, car on met l'accent sur la qualité de notre travail. Pour le dire simplement, cela va montrer aux élus qu'on n'est pas des rigolos !
Par contre, le passage en bio a un coût et le prix de nos paniers augmente cette année : le prix va désormais de 8 à 12 euros, avec un abonnement pour l'année ou bien vendus à l'unité. Les consommateurs doivent devenir adhérents à notre association, pour 5 euros par an.
Qu'est-ce qui a changé dans votre travail au jardin depuis le passage en bio ?
Avant le passage officiel en bio, nos pratiques étaient les mêmes qu'aujourd'hui ! Nous n'utilisons pas de produits chimiques de synthèse pour traiter les
légumes ou pour désherber les cultures. En cas de maladie, nous préférons avoir recours à des produits naturels, et pour l'herbe, tout le monde se met à la binette !
Pour les jardiniers, rien n'a donc vraiment changé au quotidien. Par contre, moi, au niveau de l'encadrement, je dois tenir un cahier des semis et des repiquages. J'ai aussi plus de contraintes au niveau des rotations de cultures, il faut que je planifie mieux le travail.
Au niveau des
semences, nous avons désormais l'obligation d'utiliser des semences biologiques. Nous faisons un achat groupé pour les cinq jardins gérés par Vit'actif. Les graines biologiques sont de très bonne qualité. J'ai eu quelques soucis de germination en début d'année mais c'était plus dû, je crois, au terreau utilisé.
Quelles sont vos perspectives aujourd'hui ?
Notre objectif cette année est de faire 800 paniers. Mais nous avons eu des gros soucis : on a subi une tempête et du vol de matériel. Nous avons donc démarré de nombreuses cultures un peu tard et la vente des paniers ne commencera qu'en juin.
Notre objectif premier, c'est d'accompagner les personnes en insertion, de leur apporter du soutien, mais nous nous retrouvons souvent devant des problèmes de matériel. C'est toujours pareil : le financement manque pour assurer un fonctionnement vraiment professionnel. Il faut toujours se battre pour avoir quelque chose ! Finalement, heureusement que nous passons en bio.