Nous avons commencé par collecter des
semences dans les fermes. Dans la région, si la production de haricot a largement périclité depuis les années 1960, les familles ont continué à le cultiver dans les jardins, pour l'auto consommation, et le haricot est resté un élément important de l'alimentation paysanne locale. Quant à la semence, elle a toujours été transmise de génération en génération jusqu'à aujourd'hui. Par tradition, personne ne s'échangeait la semence, chaque famille conservait jalousement la sienne ! C'est ainsi que nous avons collecté 400 échantillons. Ensuite, en collaboration avec l'Inra, une variété a été sélectionnée à partir de toutes ces semences. Cela a pris du temps puisque la variété, que nous avons appelé « alaric », a été enregistrée au
catalogue officiel en 1998. Pour fixer cette variété, nous nous sommes basés sur différents critères, comme la précocité, l'homogénéité, la qualité gustative... Ce travail a été essentiel pour obtenir le Label rouge. Aujourd'hui encore, toutes les
variétés de ferme sont précieusement gardées au conservatoire botanique de Midi-Pyrénées. Elles constituent un réservoir dans lequel nous pouvons puiser si nous avons besoin de régénérer la semence. Justement, en 2008, la variété « lapujole » a été créée par mesure de sécurité, pour éviter tout problème de dégénérescence de la semence, et aussi parce qu'elle est résistante à la maladie de l'anthracnose.