Pourquoi les insectes sont-ils attirés par les fleurs ?
Ce sont les ressources alimentaires contenues dans les fleurs qui constituent les principaux facteurs d'attraction pour les insectes. Ces ressources peuvent être du nectar et/ou du pollen. Mais il existe d’autres stratégies. Certaines fleurs attirent les insectes grâce à des leurres, en simulant un lieu de ponte ou en mimant un insecte femelle pour induire une pseudo-copulation. La couleur des pièces florales, leur arrangement, leur texture et leur parfum sont autant de facteurs d'attraction secondaires qui servent à renforcer le comportement de butinage et favoriser le repérage de la fleur et la fidélisation de l'insecte.
Cette complexité et cette diversité sont liées au fait qu'insectes et plantes à fleurs évoluent ensemble depuis des millions d'années. Cette coévolution a conduit au développement d'adaptations dont beaucoup sont à bénéfices mutuels pour les plantes et pour les insectes qui les pollinisent.
Tous les insectes floricoles sont-ils des pollinisateurs ?
Non ! La pollinisation est le plus souvent réalisée par une minorité d'
espèces d'insectes. La faune d'insectes floricoles est au contraire généralement très variée, surtout pour les fleurs peu profondes, de sorte que nectar et pollen y sont facilement accessibles, comme chez les ombellifères (carotte, céleri, persil, etc.) ou les alliacées (oignon, poireau, etc.).
La pollinisation requiert en effet une bonne adaptation entre l'insecte et la fleur, dès lors que la morphologie de la fleur est complexe, comme pour de nombreuses légumineuses.
Pour que le transfert du pollen soit efficace, il faut en effet qu'il soit déposé viable et sur un stigmate réceptif. La morphologie de l'insecte doit donc être adaptée à celle de la fleur pour permettre la prise en charge du pollen au niveau des anthères puis le dépôt du pollen sur les stigmates. Il faut aussi que le comportement de butinage de l'insecte lui permette de visiter de nombreuses fleurs de la même espèce. L'insecte doit enfin être capable de transporter de grandes quantités de pollen de façon viable sur son corps au cours du butinage. Ce sont tous ces points qui font que les abeilles sont des agents pollinisateurs particulièrement performants.
Quels espaces sont particulièrement propices à la vie des pollinisateurs, et pour quelles raisons ?
Les espaces propices à la vie de ces insectes pollinisateurs sont ceux offrant :
- une flore abondante et variée qui assurent une alimentation tout au long de l'année,
- des habitats variés pour les sites de nidification.
La diversité des insectes pollinisateurs est liée à celle de la flore, puisqu'un certain nombre d'
espèces d'insectes (d'abeilles en particulier) ne récoltent leur pollen que sur quelques espèces de plantes apparentées. Pour la nidification, les besoins sont très variés : bois un peu tendre, tiges creuses, coquilles vides d'escargot, nids de souris abandonnés, talus exposés au sud…
Mais rien ne sert de favoriser l'installation des insectes pollinisateurs si des traitements pesticides ou des fauchages trop précoces ou trop fréquents ne permettent pas à ces insectes d'y survivre.
Quelles fleurs sont à privilégier dans ces espaces? Et quels types de semis sont intéressants pour ces insectes pollinisateurs ?
La majorité des plantes pollinisées par les insectes ont des fleurs qui fournissent nectar et pollen. Ce sont ces plantes qu'il faut favoriser par rapport à celles pollinisées par le vent comme les graminées. Il faut installer des plantes vivaces qui offrent souvent une plus grande disponibilité en nectar et pollen tout au long de l'année une fois qu'elles sont bien installées. Selon les
espèces, on a recourt à des semis d'automne ou de printemps.
En dehors du SPIPOLL, le Ministère du Développement Durable (MEDDTL) est-il impliqué dans d'autres actions visant à favoriser la présence des insectes pollinisateurs ?
Comme l'indique son nom, le Ministère du Développement Durable est d'abord celui de l'Ecologie. Or la pollinisation des
espèces entomophiles est un élément majeur du fonctionnement de nos écosystèmes et donc de notre agriculture et du maintien des paysages dans lesquels nous vivons. Aujourd'hui, nous constatons un déclin de l'abondance et de la diversité des pollinisateurs sauvages, mais ces derniers restent très mal connus.
Aux côtés d'actions visant à améliorer la gestion des bords de route et des dépendances d'autoroutes pour les rendre attractifs aux abeilles, le Ministère s'est engagé depuis 2008 dans des actions de connaissance et de communication relatives aux pollinisateurs sauvages:
- Soutien à des travaux de l’INRA sur la faune pollinisatrice du tournesol et du colza
- Soutien à un programme de l'enseignement agricole sur les abeilles sauvages
- Soutien à un programme européen « LIFE+ » visant à dresser un état des lieux de la biodiversité des abeilles en milieu urbain et à mettre au point un plan de gestion validé pour maintenir et si possible augmenter la diversité et l'abondance des abeilles sauvages en ville (URBANBEES : http://www.urbanbees.eu)
- Plan national d'actions en faveur des pollinisateurs sauvages (en cours de préparation)