Quand et comment avez-vous eu connaissance de l'opération « Papillons & jardin »?
Avant d'intégrer la fonction territoriale en tant qu'Ingénieur titulaire, j'ai travaillé au Muséum National d'Histoire Naturelle avec les chercheurs qui étaient à l'origine du programme scientifique « Vigie Nature ». Quelques années après, lorsque je suis devenue responsable de l'unité Environnement à la ville de Courbevoie, je me suis remise en contact avec eux et avec l’association Noé Conservation pour participer à l'opération Papillons & jardin.
Quels sont les objectifs de ce programme pour votre commune ? S'inscrit-il dans un projet plus global ? Quelle cible souhaitez-vous toucher ?
Les objectifs sont multiples : tout d'abord, mettre en place un programme de sciences participatives comme celui-là nous permet de sensibiliser la population aux notions de protection de l'environnement et de biodiversité en ville, tout en rendant les habitants acteurs de cette opération.
Le protocole est simple et ludique mais également scientifique. Effectivement, les résultats du suivi des populations de papillons permettent la mise en place d'indicateurs de biodiversité annuels. Ces indicateurs sont indispensables dans une ville comme Courbevoie qui s'est lancée depuis plusieurs années dans la gestion écologique de ses trente-cinq hectares d'espaces verts publics (zéro pesticides, un fleurissement durable avec forte présence de plantes vivaces, une gestion de l'eau à la parcelle…). En décembre 2009, notre commune a d'ailleurs signé la Charte Régionale de la Biodiversité.
Quelles sont les différentes actions concrètes engagées sur le terrain ? Quels outils avez-vous utilisés ? Avez-vous par exemple mis en place une prairie fleurie favorable aux pollinisateurs ?
Nous avons lancé le programme « Papillons & jardin » auprès du grand public lors d'un « Atelier 21 » organisé par la mission « Agenda 21 ». Cette réunion publique a rassemblé près de soixante personnes, dont une vingtaine se sont inscrites à l'opération dès la fin de la réunion. Ont suivi un article dans le magazine municipal, plusieurs articles avec les documents téléchargeables sur le blog « Agenda 21 » de la ville ainsi qu'un stand lors du festival du développement durable de la commune. Nous avons distribué largement le poster des papillons de Noé Conservation, les feuillets détaillant le protocole ainsi que des sachets de graines « prairie fleurie spéciale papillons » offerts par la Ville.
Certains jardiniers gestionnaires ont aussi souhaité participer au protocole Propage (PROtocole PApillons GEstionnaires), protocole réservé uniquement aux gestionnaires des sites, et qui met en place sur le territoire un autre indicateur de suivi. Ainsi, chacun participe selon ses compétences.
Un jardin de 1.650 m² a été conçu dans le même temps avec des prairies fleuries diverses dont 800 m² de prairie favorable aux pollinisateurs. Ce « Jardin aux papillons » est très axé sur le développement durable et la biodiversité, avec un mobilier en plastique recyclé, des fleurs vivaces locales, des cabanes en osier et des plantes aromatiques. Un parcours de sensibilisation initie petits et grands à la découverte des pollinisateurs et à leur suivi, grâce aux panneaux élaborés par Noé Conservation.
Avez-vous été amené à partager cette expérience avec d’autres collectivités ?
Pas encore pour le moment car le lancement de cette opération est récent. Nous allons communiquer sur notre retour d'expérience lors de colloques et nul doute que cela intéressera d'autres collectivités à la recherche à la fois d'outils de sensibilisation et d'indicateurs fiables de biodiversité.