Le déclin des papillons est indéniable mais il ne date pas d’aujourd’hui. Depuis le 19ème siècle, leurs habitats naturels ont été largement modifiés par l’industrialisation et l’urbanisation, ce qui a entraîné une chute importante des effectifs et la disparition de nombreuses
espèces des régions de grandes cultures ou des environs des villes. La deuxième moitié du vingtième siècle a accéléré dramatiquement le phénomène, avec le remembrement agricole, l’utilisation massive de pesticides, des engrais, notamment azotés, et la disparition des haies et des bords de champs fleuris, dont les plantes adventices, dites « mauvaises herbes », étaient propices aux papillons.
Les vingt dernières années voient cependant un début d’amélioration pour certaines espèces, par l’application de mesures favorisant l’environnement (pollution maîtrisée, création d’espaces verts,
jachères fleuries). Le changement climatique bénéficie aussi à diverses espèces méditerranéennes qui tirent profit du réchauffement global pour remonter vers le Nord et aux espèces qui s’accommodent de conditions météorologiques extrêmes : sécheresses longues, hivers froids ou trop doux, inondations, températures élevées... En revanche, cette évolution climatique a des effets délétères parfois dramatiques pour de nombreuses autres espèces, notamment celles des zones humides, forêts tempérées froides et des petits massifs montagneux, Vosges et Massif Central par exemple.