En quoi consiste votre métier et qu’est-ce qui vous plaît le plus ?
Le travail du sélectionneur consiste à créer de nouvelles
variétés de colza qui pourront, après deux années d’essais officiels, être inscrites au
catalogue et être mises sur le marché. La compétition entre les
sélectionneurs pour créer le meilleur produit, la remise en cause perpétuelle pour apporter une amélioration aux produits existants, en rendement et en qualité, et rester crédibles auprès des agriculteurs rendent ce métier passionnant.
Quelles sont vos « sources » pour l’amélioration de cette espèce (collections, réseaux, échanges) ?
L’amélioration se fait à partir de collections d’origines plus ou moins lointaines, de
variétés inscrites au
catalogue et des propres
lignées de chaque sélectionneur engrangées depuis plusieurs années de sélection.
Un réseau, le Centre de
Ressources Génétiques Brassica est en train de se mettre en place en France. Il sera alimenté par les
sélectionneurs privés et l’INRA. Il existe aussi des centres à l’étranger comme l’Institut de
Vavilov en Russie et des universités au Canada, en Australie, etc…
Quels sont les principaux objectifs de sélection pour le colza ?
La principale utilisation du colza est la fabrication d’huile. Les déchets de trituration, c'est-à-dire les tourteaux, sont utilisés en alimentation animale. Le diester, mélange de gasoil et d’huile, est utilisé comme carburant. On peut aussi obtenir les mêmes dérivés que le pétrole.
Les objectifs de sélection pour le colza sont en premier lieu d’améliorer le rendement en essayant de diminuer les intrants : meilleure
résistance aux stress biotiques et abiotiques, meilleure valorisation de l’azote. Il y a aussi une orientation sur l’amélioration de la valeur technologique : hausse de la teneur en huile, baisse de la teneur en glucosinolates.
Combien existe-t-il aujourd’hui de variétés de colza ? Citez-nous quelques exemples célèbres d’amélioration végétale pour cette plante.
Il existe aujourd’hui une centaine de
variétés cultivées en France mais une vingtaine se partagent 95% du marché.
Il est difficile de citer des noms de variétés célèbres sans en oublier. Je n’en citerais que deux,
Goéland et Pollen, qui sont sorties de notre sélection et qui ont marqué ces vingt-cinq dernières années.