Comment avez-vous eu connaissance du réseau des refuges LPO ? S’inscrit-il dans un projet plus global pour la ville ?
Depuis près de trente ans, des modes de gestion respectueux de l’environnement sont mis en œuvre à Besançon pour préserver la diversité biologique et les ressources naturelles.
Cette politique environnementale a été récompensée, la Ville de Besançon ayant reçu le 1er prix des Villes de plus de 100.000 habitants au concours 2010 « Capitale de la biodiversité » organisé par Natureparif. La création de ce refuge LPO s’inscrit dans le sillage des actions menées en faveur de la biodiversité sur le territoire communal. L’amélioration et la conservation de la biodiversité constituent en effet pour la Ville de Besançon un engagement politique fort, inscrit à l’Agenda 21.
Des actions représentatives telles le rucher « Abeille, sentinelle de l’environnement » installé en 2007, les jardins familiaux d’Isenbart (où tout emploi de pesticides est proscrit) ainsi que des jardins partagés sont aujourd’hui inclus dans le périmètre du refuge LPO.
Comment se matérialise le refuge sur le terrain ? Quels sont les différents engagements pris par la ville ?
Le refuge « Ceinture verte du Centre ancien », succession de parcs et de squares, englobe une grande diversité d’espaces et de milieux, des plus secs aux plus humides, des plus horticoles aux plus naturels. Une promenade typique du XIXème siècle, avec ses parterres de fleurs, côtoie par exemple un espace composé de prairies et de berges.
L’ensemble de ce refuge urbain couvre une surface totale de 27 ha et correspond à la majeure partie de la ceinture verte du centre ville, véritable corridor écologique. Les engagements pris sont la poursuite des pratiques de gestion écologique, ainsi que le maintien de la biodiversité, tout en respectant le patrimoine historique du site et les « promenades », selon leur composition originelle.
Quels sont les objectifs de ce refuge ? Quelle cible touchez-vous via cette action ?
Les objectifs du refuge sont le maintien et l’amélioration de conditions propices à l’installation de la faune et de la flore indigènes :
- Augmentation des zones de fauches extensives,
- Maintien des arbres à cavité,
- Confortement des connexions écologiques des écosystèmes internes au refuge,
- Renforcement et diversification des strates existantes et de la palette végétale,
- Extension des échanges biologiques à tous les espaces verts du territoire communal.
Les objectifs sont également d’offrir aux bisontins et à tout public des espaces verts de la meilleure qualité possible. Des actions de sensibilisation et de communication pour le grand public et pour les écoles sont prévues. Des journées participatives « Fabrication et pose de nichoirs » pour l’avifaune et l’
entomofaune, des conférences et des réunions publiques sont programmées pour découvrir cette nature de proximité. La structure pédagogique municipale, la « Petite école dans la forêt », apportera sa contribution aux ateliers naturalistes intégrés dans le programme annuel d’animations « Nature et Culture » et impliquera les écoles bisontines.
Le personnel municipal bénéficie de formations relatives à la biodiversité urbaine pour devenir le relais auprès de la population en les informant sur les techniques mises en œuvre pour l’entretien des espaces verts et en les sensibilisant à la nature urbaine.
Pour quelles actions en particulier interviennent les semences ?
Les
semences utilisées sur le refuge LPO sont des semences de graminées pour la réfection de pelouses après les travaux d’aménagement.
Sur certaines surfaces, on pratique la fauche tardive qui favorise le cycle des
espèces herbacées indigènes. Les végétaux fauchés restent quelques jours sur place avant d’être évacués permettant ainsi un réensemencement naturel. Cette technique favorise également le cycle biologique de la faune.
Comment le cahier des charges du refuge se concilie-t-il avec celui de site classé UNESCO pour la citadelle ?
Le plan de gestion tient compte du respect du patrimoine historique du site, tant des fortifications que des promenades dans leur composition paysagère originelle.
Quel est l'accompagnement de la LPO ?
Après un diagnostic patrimonial réalisé par la LPO, le CBNFC (Conservatoire Botanique National de Franche Comté), l’OPIE (Office Pour les Insectes et leur Environnement) et la CPEPESC (Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l’Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères), un plan de gestion des espaces verts intégrant la fréquentation et les usages est établi en concertation avec la Ville de Besançon.
La LPO collabore avec les services techniques pour apporter ses compétences, ses connaissances et ses informations dans les domaines naturalistes, de gestion écologique et d’éducation à l’environnement. Un bilan écologique sera effectué la dernière année de la convention et permettra d’évaluer l’évolution de la biodiversité.
Avez-vous été amené à partager cette expérience avec d'autres communes ?
Pour le moment, nous n’avons pas échangé sur cette expérience avec d’autres communes.
La Ville de Besançon apparaissant comme précurseur avec ce refuge de 27 ha situé dans son centre ancien protégé, nous ne doutons pas d’établir des contacts à l’avenir avec d’autres collectivités régionales, voire nationales.