Le maximum dans un quartier densément habité ! Un inventaire de la biodiversité a été réalisé lors du lancement du projet, en 2002. Mais il a été poursuivi plus récemment par un étudiant en biologie végétale qui s’est focalisé sur la richesse floristique herbacée de La Courrouze. La diversité végétale apparaît surtout au niveau des sols les moins riches. En effet, quand la terre est riche, certains types de plantes, comme les graminées les plus courantes, prennent vite le dessus. Au contraire, dans ces friches industrielles, nous avons trouvé des prairies intéressantes (ex : des plantes calcicoles favorisées par la présence de béton).
L’inventaire a été réalisé en début de projet, pour que nous soyons en capacité de sauver une partie de la biodiversité, non seulement des arbres bien sûr, mais aussi des annuelles, en particulier dans les zones de prairies. L’inventaire permet de « mesurer » la biodiversité, une de nos préoccupations majeures, c’est pour cette raison qu’il est à poursuivre. Il s’agit de connaître les
espèces présentes, avant de décider de les conserver ou non (sentiers, zones humides, fauches tardives).
Immédiatement sous le charme de la végétation existante, les urbanistes nous ont demandé de ne pas la remplacer, autant que possible, pour tâcher de garder ce rare côté sauvage et naturel. La végétation ayant poussé toute seule, elle est robuste, et l’idée est de la faire perdurer. Mais cela s’avère très délicat lors de la transition d’une friche militaire interdite d’accès vers un quartier habité : les conditions environnementales jadis propices à cette « nature » sont bouleversées ! Nous devons tout mettre en œuvre pour que le sentiment d’être dans un espace dominé par la nature perdure.
Cette posture « esthétique » des urbanistes se conjugue à une autre demande des services des jardins des deux villes : concevoir un lieu adapté à une gestion différenciée des espaces verts. Le service des jardins souhaite des endroits sauvages, et d’autres très entretenus, et demande donc des cartes d’entretien dès le départ, pour adapter leurs méthodes d’intervention.