Le Pacte pour le Jardin : « Repenser la ville ! »

Hervé Bonnavaud - Trésorier adjoint de l’association « Le Pacte pour le Jardin »

Pourquoi le Pacte pour le Jardin a-t-il été mis en place ?

Hervé Bonnavaud - Trésorier adjoint de l’association « Le Pacte pour le Jardin »
Le Grenelle de l’environnement a accéléré une prise de conscience dans notre société :
  • Prise de conscience de l’importance de protéger notre planète dont les ressources ne sont pas illimitées ;
  • Prise de conscience du changement climatique qui n’est maintenant plus à démontrer ;
  • Prise de conscience qu’il appartient à chaque citoyen de faire des efforts de sobriété énergétique.
La ville étant le lieu où près de 80 % de la population est maintenant concentrée, c’est le lieu où il faut faire porter nos efforts et commencer à changer notre environnement pour le rendre à la fois plus économe et plus vivable.

Qui peut signer ce pacte? Pourquoi ?

Tout le monde peut signer le Pacte. Plus il y aura de signatures, plus il aura de chances d’être entendus des pouvoirs publics, des aménageurs de l’espace urbain. Yann Arthus-Bertrand avait appelé à signer le Pacte, ainsi que des députés de tous bords. Trois candidats à l’élection présidentielle (François Bayrou, François Hollande et Nicolas Sarkozy) s’étaient prononcés en faveur du Pacte en avril 2012. Le second ayant été élu, notre message a bien été reçu. Nous avons transmis trois propositions générales à la Conférence environnementale et nous avons mis en place quatre groupes de travail qui sont chargés d’élaborer des propositions concrètes concernant la contribution des jardins à la biodiversité, aux économies d’énergie, à la qualité de la vie en ville, à la santé...

Quels sont, à votre avis, parmi les 10 objectifs, les plus urgents à atteindre ?

Les villes sont devenues inhumaines, irrespirables, facteurs de stress et de déprime. Il est temps de repenser la ville pour répondre aux attentes des hommes et des femmes qui se tournent de plus en plus vers le jardin. Il est urgent de recréer des jardins en ville alors que les « trente glorieuses » les ont fait disparaître. Les animaux, les oiseaux, les insectes sont essentiels à notre survie et la ville est une barrière infranchissable pour eux. Il nous faut recréer des corridors écologiques, des trames vertes et bleues. Certes il faut construire des logements, mais il ne faut pas oublier d’y associer des jardins.

Depuis sa création, quels ont été les résultats concrets de ce pacte? Comment s'inscrit-il dans le débat public?

Le Pacte a créé une formidable dynamique entre des acteurs qui bien souvent s’ignoraient, n’imaginaient pas qu’ils pouvaient partager un idéal commun.  Il s’inscrit de façon très concrète dans le débat public au travers des groupes de travail qui ont été créés par la Conférence environnementale et auxquels nous allons participer activement. L’association « Pacte pour le jardin » qui a vu le jour officiellement le 7 septembre 2012, regroupe des associations, des professionnels du jardin, des institutions, des élus. Le Pacte peut être signé par tous les citoyens. Notre association est représentative de la société et a donc toute sa place dans le débat public qui vient de s’instaurer et dont il est prévu qu’il se prolonge dans le temps.

A quoi ressemble, selon vous, le jardin idéal ?

Il n’y a pas, selon moi, de jardin idéal si l’on entend par là modèle de jardin : jardin public, jardin familial, jardin partagé, jardin d’insertion, jardin thérapeutique...  Toutes ces formes de jardins sont intéressantes et complémentaires. Elles peuvent être combinées et adaptées à leur environnement pour mieux répondre aux besoins nouveaux de nos populations. La seule qualité qu’ils doivent tous partager est le respect de l’environnement, de la biodiversité, l’économie d’énergie. Nos jardins permettent de raccourcir un peu les circuits à une époque où nous sommes tous de plus en plus dépendants des importations pour notre alimentation quotidienne. Rapprocher la production de la consommation doit devenir un objectif majeur. 
LG
MD
SM