Des espaces bien plantés sont sources de bien-être et d'aménagement durable

Michel Audouy - Architecte paysagiste (Crédit photo : Lefeuvre)

Que représente pour vous la « Cité verte » idéale ?

Michel Audouy - Architecte paysagiste (Crédit photo : Lefeuvre)
La Cité Verte idéale offre un cadre de vie quotidien où règne un équilibre, une harmonie entre le minéral et les jardins, les espaces publics. Cette ville doit protéger son patrimoine vert et ouvert ; intégrer à ses évolutions certains milieux naturels et des terres agricoles dans un rapport d’échanges ; créer de nouveaux parcs, jardins, promenades… publics et privés, éléments structurants du cadre bâti.

Quels sont les principaux objectifs du « Manifeste pour une Cité Verte » ?

D’abord sensibiliser : le Manifeste s’adresse aux élus et représentants des collectivités, et plus largement aux citoyens. C’est une démarche politique inscrite dans un cadre national et européen. Les professionnels du végétal et du paysage s’engagent pour défendre et promouvoir cette cité idéale, au-delà de leurs intérêts professionnels. En second lieu, apporter des solutions : en proposant d’améliorer les réglementations, par l’exemple : mettre en avant les réalisations exemplaires, par la recherche (Cité Verte, publications techniques…) et par la promotion des ‘métiers de la Cité Verte’.

Quels sont les points les plus importants pour vous, en tant que président de la commission « métiers du paysage » (COMEP) de Val’hor ?

Premièrement, une culture de la « Cité verte ». C'est-à-dire la sensibilisation de tous les acteurs de l’espace public et privé : des élus responsables du devenir de leur commune à ceux qui votent les lois, des responsables économiques qui contribuent fortement à la transformation du paysage, des citoyens qui doivent se montrer exigeants en matière de « Cité Verte ». En second lieu, la Cité Verte au sein des règlementations : PLU (un espace vert à moins de 300 m pour les villes…), permis de construire (un volet paysager réel…). Enfin, le recours généralisé aux professionnels du paysage, imposé dans des équipes pluridisciplinaires.

Le manifeste a-t-il eu des implications concrètes ?

Oui, d’abord le Manifeste est venu couronner des actions engagées parfois depuis plusieurs années par la COMEP et par les différentes familles. Je citerai les différentes contributions au Grenelle de l’environnement, au Plan ‘nature en ville’, les Victoires du Paysage, le financement de ‘Plante & Cité’, la publication et la diffusion de l’ouvrage « Les arbres dans la ville », et toutes les actions de la COMEP. Nous avons rencontré Mme la Ministre de l’écologie pour lui présenter le Manifeste et les 70 propositions. Elle a été très réceptive à notre démarche, en tant que ministre mais aussi en tant que maire de Longjumeau. Le Manifeste a été présenté devant plusieurs cercles ou associations de politiques. Nous entretenons un dialogue régulier avec l’Association des Maires de France, à travers sa commission environnement. Des présentations de la Cité Verte doivent se décliner en région. La Cité Verte est comparable à une « estampille » sous laquelle nos différentes actions se développeront désormais : Victoires du Paysage (un moment important de communication des projets de la Cité Verte), Assises européennes du paysage (un moment de réflexion et d’échanges), recherche. En effet, à la suite des dernières Assises européennes de Strasbourg nous souhaitons travailler sur des indicateurs de mesure des effets positifs de la Cité Verte, en matière d’environnement (santé, effets bénéfiques sur le climat de la ville…), de cadre de vie, etc.

En tant qu’architecte-paysagiste, travaillez-vous sur des projets pouvant s’inscrire dans le cadre des objectifs de ce Manifeste ?

Bien sûr ! Mon travail quotidien, de conseil comme de maîtrise d’œuvre s’inscrit totalement dans les objectifs de ce Manifeste. Avec toutes les difficultés qu’il y a à convaincre élus et commanditaires privés d’aborder les questions d’aménagement du paysage de manière globale et planifiée. Chez les maîtres d’ouvrage, la culture du paysage est généralement assez peu développée, et insuffisamment relayée dans les services. Le recours à nos professionnels reste trop souvent marginal, assimilé à ce qui relève du luxe, d’un décor. Nous devons montrer que des espaces publics bien dessinés, bien plantés, sont à long terme des sources de bien-être et d’aménagement durable. Donc des sources d’économies.

Quelles sont les prochaines étapes pour le cercle « Cité Verte » ?

Plusieurs étapes : - Une action auprès des principaux candidats à l’élection présidentielle, - La collaboration avec l’AMF, - La déclinaison régionale de la Cité Verte et un tour de France des collectivités, - Les Victoires du paysage qui auront lieu fin 2012, - Les Assises européennes du paysage, elles auront lieu à Versailles en 2013, à l’occasion des 400 ans de la naissance d’André Le Nôtre, - Actions auprès des élus locaux dans la perspective des élections municipales de 2014.
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