Au début des années 1980, la production de carottes s'intensifie et s'uniformise. De moins en moins de
variétés sont cultivées : les maraîchers choisissent les plus productives, les plus faciles à cultiver, souvent des variétés
hybrides, souvent de type cylindrique, dit « Nantais ». La richesse variétale de la carotte n'intéresse pas encore le consommateur.
Aujourd'hui, nouveau changement de cap : attrait du consommateur pour les variétés anciennes, envie de retrouver des
légumes qui ont du goût, curiosité et intérêt pour des légumes qui sortent des sentiers battus... C'est le moment pour les carottes jaunes, violettes et blanches de sortir des placards !
Ainsi, les
sélectionneurs tentent de répondre à ces demandes. Pour cela, ils se tournent vers les variétés anciennes qui constituent des
ressources génétiques formidables. Indispensables pour l'avenir, ces ressources font aujourd'hui l'objet d'un travail en réseau. Baptisé « réseau carottes et autres Daucus », il rassemble des anciennes variétés cultivées (400 populations) et sauvages (100 populations). Avec un double objectif : permettre, quand c'est possible, l'utilisation directe de certaines de ces variétés dans l'alimentation, et favoriser la création variétale à partir de ce stock fabuleux de ressources génétiques.
Sans compter que grâce au réseau, la longue histoire de la carotte, ses voyages à travers le monde, la manière dont elle a été cultivée, sélectionnée, est aussi précieusement conservée.