Une ressource commune

Est-ce que la France manque d’eau ? De façon globale, sur l'ensemble du pays et en bilan annuel, on peut répondre que non. Cela dit, selon les régions, des manques d'eau se produisent régulièrement, notamment en période de fortes chaleurs. Les différents ''utilisateurs'' de l'eau se trouvent alors en concurrence pour l'accès à cette précieuse ressource. Depuis quelques années, la notion de gestion concertée entre les acteurs concernés (collectivités locales, agriculteurs, industriels, professionnels du tourisme...), a fait son apparition. Quelques éléments pour nourrir le débat...

Des chiffres pour fixer les idées

La France reçoit chaque année 440 milliards de m3 d’eau sous forme de précipitations. Si 270 milliards s’évaporent dans l’atmosphère, 100 milliards vont alimenter les nappes phréatiques et 70 milliards ruissellent dans les cours d’eau, soit au total 170 milliards de m3 d’eau disponibles. Sur cette quantité, l’agriculture utilise 4,5 milliards de m3, soit environ 3%. Chaque année, 7 milliards de m3 sont puisés dans les nappes phréatiques, dont 50% pour l’eau potable, ce qui permet de couvrir 65% des besoins domestiques. Cette ressource en eau potable est naturellement prioritaire pour la consommation familiale et les besoins sont permanents toute l’année pour la consommation.

Le prix de l'eau

Les prix de l’eau pour les particuliers et les agriculteurs ne sont pas comparables. Pour les particuliers, le prix de l’eau potable intègre non seulement le coût de l’eau mais aussi celui de son assainissement, de son acheminement et de l’entretien des réseaux. Par contre, l’agriculteur paie le prix de l’eau brute et a, à sa charge, le coût de pompage, du matériel de transport et d’irrigation. En 2006, le coût de l’irrigation représente plus de 10.000 euros par agriculteur.

Les contraintes du matériel partagé

En France, 100.000 agriculteurs utilisent les techniques d’irrigation pour assurer la production de maïs grain, des semences, de fruits et de légumes, de cultures fourragères pour les animaux. Le matériel d'irrigation, qui demande un investissement important, est souvent acheté en commun par des groupements d'agriculteurs. Son utilisation est donc gérée collectivement, selon un planning en général serré ! Chaque agriculteur ne peut pas toujours choisir la date et l’heure pour irriguer ses cultures de façon optimale, en fonction de la météo.

Une solution : le stockage

Pendant l’hiver, les agriculteurs voient souvent de grandes quantités d’eau rejoindre directement les rivières et provoquer parfois des inondations. Cette eau serait pourtant bien utile en été... Aussi, les agriculteurs souhaitent la réalisation d’un programme ambitieux de retenues d’eau et de bassins de stockage à proximité des zones de cultures. C’est déjà ce que font, avec leurs moyens, certains jardiniers amateurs pour arroser les plantes de leur jardin en stockant l’eau de pluie !
Dans certaines régions la pluviométrie est aléatoire, surtout en période chaude, au moment où les plantes ont le plus besoin d’eau. Ainsi, les cultures d’été comme le maïs, les cultures maraîchères, les cultures fourragères pour l’alimentation des animaux, et bien d'autres encore, nécessitent-elles une irrigation pour assurer la production. Au niveau des parcelles, les agriculteurs peuvent réaliser des bilans hydriques mesurant les quantités de pluies et d'eau liée à la transpiration des plantes et d'ajuster les apports à fournir par l'irrigation. D'autres outils sont utilisés pour gérer les ressources en eau : compteurs, retenues d’eau et bassins pour stocker l’eau en hiver. Au total, l’agriculture française utilise environ 4,5 milliards de m3 d’eau de pluie, soit 3% de la quantité disponible, pour 7% de la surface agricole. Aux Pays-Bas, ce sont 28% des surfaces qui sont irriguées.

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