Colonnes de distillation pour la production de bioéthanol
Le bioéthanol est un alcool fabriqué à partir de plantes à forte teneur en sucre, comme la canne à sucre et la betterave sucrière, ou riches en amidon, telles la pomme de terre, le maïs ou encore le blé. Pour être utilisé comme biocarburant, il peut être incorporé à l'essence dans des proportions variables, ou être employé pur, mais cela suppose des moteurs spécialement adaptés.

Bilan énergétique : les marges de progrès

Le bilan énergétique est un aspect fondamental de l'intérêt du bioéthanol en tant que biocarburant. Ce bilan dépend notamment de la matière première employée. Pour ce qui est des céréales, le premier poste de dépense énergétique pour la fabrication du bioéthanol ne correspond pas à la phase de culture des plantes, mais à la phase de transformation industrielle des grains. Dans le cas du blé, si 22% de l'énergie est dépensée au champ, 77% l'est à l'usine. Ainsi, les économies d'énergie sont-elles en premier lieu un enjeu industriel. Alors qu'il y 10 ans les bilans énergétiques établis étaient mitigés, les progrès sont aujourd'hui au rendez-vous, notamment du fait de nouvelles usines dotées de technologies beaucoup plus performantes. Mais la sélection de nouvelles variétés offre elle aussi des marges de progrès à exploiter.

Améliorer le bilan énergétique au champ

Pour ce qui est de l'étape de production agricole des plantes, la principale dépense énergétique est relative à la fertilisation azotée (de 40à 60%) puisque l'on tient compte de l'énergie nécessaire à la synthèse des engrais. Vient ensuite la consommation de fuel (20 à 30%) essentiellement imputable aux différentes interventions sur les cultures. Pour pouvoir diminuer ces dépenses sans amputer (voire en augmentant) les récoltes, l'utilisation de variétés plus efficaces en termes de photosynthèse et d'accumulation des réserves dans les grains (céréales) ou les racines (betteraves) constitue une solution. De même, des variétés plus résistantes aux maladies permettent-elles de limiter le nombres de traitements pesticides, donc de passages des matériels. La sélection de variétés offrant un meilleur rendement par rapport aux différents intrants utilisés (engrais et produits de traitement notamment) constitue donc une voie de progrès intéressante.

La qualité de l'amidon au microscope

Chaque variété de céréales est dotée de qualités spécifiques. Si certaines de ces qualités concernent le rendement global de la culture, d'autres déterminent des aspects plus qualitatifs, comme la nature de l'amidon contenu dans les grains. Or la taille et la composition des granules d'amidon influencent au final le rendement en éthanol. Des progrès pourraient donc être apportés à moyen ou long terme par la création de variétés particulièrement bien adaptées à la production d'éthanol. D'ailleurs des sélectionneurs observent d'ores et déjà la capacité des variétés à produire le maximum d'alcool. Certaines analyses sont même effectuées par le Scotch Whisky Research Institute ( Institut écossais de la recherche sur le whisky ) spécialiste du domaine !
Pour produire de l'éthanol à partir de grains de blé ou de maïs, la première étape consiste à les broyer. Cela facilite l'étape suivante : celle de l'hydrolyse. L'hydrolyse, c'est-à-dire la décomposition de l'amidon en petites molécules de glucose, est réalisée grâce à des enzymes. Au cours de la fermentation qui suit, des levures transforment des molécules de glucose en éthanol. On obtient ainsi un vin contenant 10% d'alcool, dont la distillation permet d'obtenir un alcool brut à 94%, puis à 99,9% par déshydratation. Une fois l'alcool extrait, les produits restants sont transformés en sirop qui va être mélangé aux parties insolubles du grain (son et gluten) pour produire une farine. Séchée, cette farine forme des granulés de drêches de blé. Ces drêches, riches en protéines, sont très intéressantes pour nourrir bovins et volailles.
- 1 hectare de betteraves produit 8.000 litres de bioéthanol et 3,5 tonnes de pulpes. - 1 hectare de céréales produit 3.500 litres de bioéthanol et 3,5 tonnes de drêches. - Les distilleries de bioéthanol consomment 3 fois moins d'énergie fossile que les raffineries de pétrole, par unité d'énergie produite. - Rouler au bioéthanol permet de réduire de 40% les rejets de CO2 dans l'atmosphère. Source : France Betteraves - Passion Céréales - SNPAA (Syndicat national des producteurs d'alcool agricole).
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